Allemagne : un policier aux fantasmes cannibales à nouveau devant la justice

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Lors de son premier procès, Detlev Günzel avait reconnu avoir dépecé le corps mais avait nié avoir tué sa victime. © ROBERT MICHAEL / AFP
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avec AFP , modifié à
Condamné à huit ans et demi de prison en 2015, Detlev Günzel va être rejugé en appel à partir de mardi. 

Un policier allemand condamné à huit ans et demi de prison pour avoir tué et dépecé, manifestement à sa demande, un homme rencontré sur un site dédié au cannibalisme, est rejugé en appel à partir de mardi par un tribunal de Dresde. Le procès doit durer jusqu'en janvier 2017.

Il a nié le meurtre. Detlev Günzel, ancien policier de 58 ans, avait été condamné en avril 2015 pour avoir tué en novembre 2013 dans sa cave Wojciech Stempniewicz, un consultant de 59 ans d'origine polonaise. 

Cette affaire macabre avait passionné l'Allemagne. La Cour de Dresde avait reconnu Günzel "coupable de meurtre motivé par le désir sexuel et d'avoir porté atteinte au repos des morts". Policier durant 30 ans, ce père de trois enfants déjà adultes, décrit comme sympathique, généreux et d'une grande politesse par ses voisins, avait ouvert un "bed and breakfast" à Hartmannsdorf-Reichenau, un village près de la frontière tchèque. C'est là, dans sa cave transformée en studio pour ses pratiques sado-maso, qu'il avait découpé avec un couteau et une scie le corps de sa victime, rencontrée sur un site internet dédié aux fantasmes cannibales, avant d'enterrer les morceaux dans son jardin. L'accusé a reconnu avoir dépecé le corps mais nié avoir tué le consultant, affirmant qu'il s'était pendu dans la cave.

Mieux examiner l'hypothèse du suicide. Detlev Günzel encourt la réclusion à perpétuité. En première instance il n'avait écopé que de huit années et demi de prison, les juges concluant au meurtre mais retenant comme circonstance atténuante le fait que la victime avait fait part de son désir de mourir lors de leurs échanges sur internet. Le parquet et l'accusé avaient fait appel du verdict. En avril, la Cour d'appel de Leipzig a finalement ordonné un deuxième procès au motif que le tribunal de première instance n'avait pas examiné avec assez de soin l'hypothèse d'un suicide de la victime, comme le soutenait la défense.