Allemagne : le cardinal de Munich démissionne pour dénoncer "la catastrophe des abus sexuels"

Le cardinal de Munich démissionne et dénonce "la catastrophe des abus sexuels".
Le cardinal de Munich démissionne et dénonce "la catastrophe des abus sexuels". © JEFF PACHOUD / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
L'archevêque de Munich a démissionné, dénonçant "la catastrophe des abus sexuels" au sein de l'institution. Les récentes discussions ont montré "que certains au sein de l'Eglise ne veulent pas accepter cette responsabilité", poursuit-il dans une lettre adressée au pape François. 

L'archevêque de Munich et ancien président de la conférence épiscopale allemande, Reinhard Marx, a demandé au pape François d'être déchargé de ses fonctions, reconnaissant un "échec" de l'Eglise catholique dans "la catastrophe des abus sexuels" au sein de l'institution, a-t-il annoncé vendredi. "Pour moi, il s'agit essentiellement de partager la responsabilité de la catastrophe des abus sexuels commis par des responsables de l'Église au cours des dernières décennies", a-t-il écrit au pape, selon un communiqué où il dénonce également un "échec institutionnel ou systémique" dans ce vaste scandale qui éclabousse aussi l'Eglise catholique allemande.

Dans ce courrier adressé au pape le 21 mai et largement cité dans le communiqué, le prélat juge que l'Eglise catholique est arrivée à "un point mort". Les récentes discussions ont montré "que certains au sein de l'Eglise ne veulent pas accepter cette responsabilité et donc la complicité de l'institution et s'opposent donc à tout dialogue de réforme et de renouvellement en lien avec la crise des abus" sexuels, poursuit-il dans cette lettre au vitriol.

Il avait refusé une distinction fédérale

L'archevêque de Munich et de Freisig avait le mois dernier refusé la plus haute distinction allemande, la Croix fédérale du Mérite, que voulait lui remettre le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Cette démission de Rheinhard Marx intervient alors que le pape François a ordonné fin mai une enquête sur le traitement de cas d'agressions sexuelles de mineurs au diocèse de Cologne, le plus grand d'Allemagne, secoué par une grave crise depuis des mois.

Le pape a ainsi nommé deux "visiteurs apostoliques", des envoyés pontificaux extraordinaires, chargés d'"appréhender la situation pastorale complexe à l'archevêché et parallèlement d'étudier d'éventuelles fautes" du cardinal Rainer-Maria Woelki et d'autres prélats du diocèse. Le cardinal Woelki, un conservateur dans les rangs de l'Eglise, est accusé notamment d'avoir longtemps couvert deux prêtres de la communauté religieuse de Dusseldorf soupçonnés de violences sexuelles.