Allemagne 1:27
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édité par Léa Leostic
La manifestation contre le port du masque obligatoire a dégénéré samedi à Berlin. Le rassemblement a tourné à la démonstration de force de l’extrême droite. Des néonazis déjà condamnés étaient présents et ont tenté d’entrer dans le Reichstag, provoquant l'indignation de la classe politique allemande. 300 personnes ont été arrêtées.

Frank-Walter Steinmeier, le président allemand a eu des mots très forts dimanche pour condamner le rassemblement des anti-masques qui a dégénéré samedi à Berlin : "c’est une attaque insupportable contre le cœur de la démocratie". Environ 30.000 personnes ont en effet défilé dans la capitale allemande lors de la "fête de la liberté et de la paix", pour protester contre les mesures de restriction mises en place pour lutter la pandémie de Covid-19, et plus particulièrement contre le port obligatoire du masque. Mais si la manifestation a officiellement été dissoute vers 13 heures, la situation s’est ensuite tendue en fin d'après-midi et certains manifestants ont tenté de pénétrer de force dans le Reichstag.

Plusieurs figures de la mouvance identitaire présentes

Le rassemblement a tourné à la démonstration de force de l’extrême droite, avec des drapeaux rouges, noirs et blancs sur les marches du Parlement et des banderoles antisémites. Parmi les manifestants hilares, plusieurs figures de la mouvance identitaire, des néo-nazis déjà condamnés et des négationnistes, ont été reconnus. Ce sont eux qui ont arrangué la foule pendant plusieurs heures, en fin d’après-midi.

Les meneurs assurent que Vladimir Poutine et Donald Trump soutiendront "les patriotes allemands" s’ils renversent le "régime totalitaire sanitaire de Merkel". Tout à coup, la foule s’est sentie légitimée à agir. Elle a pris la police de cours : ils n’étaient que trois avec des matraques pour protéger le parlement le temps que les renforts arrivent.

300 personnes arrêtées

"Ce sont des scènes honteuses", a réagi le ministre fédéral des affaires étrangères, samedi soir. Dans les colonnes du quotidien allemand Bild, Horst Seehofer, le ministre de l’Intérieur, s’est montré très ferme : "voir des extrémistes et des fauteurs de troubles tenter de pénétrer de force dans le centre symbolique de la démocratie est inacceptable". 300 personne ont été arrêtées et le campement des manifestants qui voulaient faire le siège du pouvoir pendant des semaines a été démantelé dans la nuit de samedi à dimanche.