Alabama : une Américaine fait une fausse couche après une blessure par balle et est accusée d'homicide

Une jeune femme ayant perdu son bébé a été mise en examen pour homicide en Alabama.
Une jeune femme ayant perdu son bébé a été mise en examen pour homicide en Alabama. © Pixabay - creative commons
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avec AFP
Une jeune femme de 27 ans a été mise en examen dans l'Alabama pour homicide après avoir perdu son bébé. Au cours d'une bagarre avec une autre femme, elle a reçu cinq balles dans l'abdomen en décembre dernier.

Une Américaine, qui a fait une fausse couche après avoir été blessée par balle, a été arrêtée et mise en examen pour homicide par la justice de l'Alabama qui lui reproche d'avoir causé la mort du fœtus.

Une fausse couche à la suite d'une blessure par balle

Les défenseurs du droit à l'avortement ont immédiatement apporté leur soutien à la jeune femme, estimant que son cas était révélateur de l'offensive anti-IVG en cours dans cet État conservateur et religieux du sud des États-Unis. "Marshae Jones a été mis en examen pour homicide parce que sa grossesse s'est interrompue quand elle a reçu cinq balles dans l'abdomen. Son agresseur reste en liberté. Nous allons la sortir de prison et lui apporter une assistance juridique", a tweeté l'organisation YellowFund qui aide les femmes à accéder à l'avortement.

"La seule victime est ce bébé à naître"

La jeune femme de 27 ans a été blessée par une autre femme lors d'une bagarre en décembre. "La seule victime est ce bébé à naître", avait alors déclaré le chef de la police locale Danny Reid, cité par le site d'information AL.com. "C'est la mère de l'enfant qui avait commencé et qui a alimenté la bagarre", avait-il ajouté. L'auteure des coups de feu avait initialement été mise en examen par un grand jury. Mais celui-ci a finalement abandonné les charges contre elle et les a imputées à Marshae Jones, placée en détention mercredi.

Une loi très restrictive en matière d'avortement

L'Alabama a adopté en mai une loi interdisant l'avortement, même en cas de viol ou d'inceste, et l'assimilant à un homicide. Cette loi est censée entrer en vigueur en novembre mais elle devrait être bloquée par la justice d'ici là car elle enfreint la jurisprudence de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973.

Avant même l'adoption de la loi, des femmes ayant fait des fausses couches après un accident de voiture ou en se droguant ont déjà fait l'objet de poursuites, a relevé la National Abortion Federation, qui soutient l'accès à l'IVG. "C'est comme ça que des femmes - surtout les femmes de couleur - sont déjà punies et poursuivies pour la fin de leur grossesse", a-t-elle tweeté.

Outre l'Alabama, plusieurs États conservateurs ont voté depuis le début de l'année des lois restreignant l'accès à l'avortement. Leur but est de fournir un motif à la Cour suprême de se saisir à nouveau du sujet. Ils misent sur les nouveaux juges nommés par le président républicain Donald Trump pour qu'elle revienne en arrière.