Afghanistan : la province d'Helmand bientôt dans les mains des talibans ?

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Des soldats de l'armée nationale afghane en patrouille dans la province d'Helmand lundi. © NOOR MOHAMMAD / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette province est la première productrice de pavot en Afghanistan mais aussi celle où est né le mouvement des talibans. 

Les rebelles talibans harcelaient lundi la police et l'armée afghanes à Sangin, un district du Helmand, province méridionale théâtre d'intenses combats qui est "sur le point" de tomber dans sa totalité aux mains des insurgés, selon des sources officielles locales.

Le plus gros producteur de pavot. Le Helmand, plus gros producteur de pavot en Afghanistan, a une charge symbolique en tant que berceau de l'insurrection des talibans, avec la province voisine de Kandahar. Les combats qui y font rage depuis le printemps se sont intensifiés ces dernières semaines, et dimanche le vice-gouverneur Mohammad Jan Rasoolyar a même prévenu le président Ashraf Ghani que sa province était "sur le point" de tomber dans sa totalité aux mains des talibans.

Le siège de la police dans les mains des talibans. Dans la matinée de lundi les combats se concentraient dans le district de Sangin, dans le nord-est de la province.  "L'ennemi a capturé des bâtiments gouvernementaux, dont le siège de la police, le bureau du gouverneur du district ainsi que celui de l'agence de renseignement, mais les combats se poursuivent", a assuré Mohammad Jan Rasoolyar. Des habitants ont assuré que les routes menant au district de Sangin ont été minées par les talibans, rendant le ravitaillement en vivres quasiment impossible.

Les troupes américaines et britanniques par le passé... A l'époque de la mission de combat de l'Otan, les troupes britanniques et américaines avaient bataillé ferme pour maintenir le district dans le giron gouvernemental. La conquête de la province du Helmand par les insurgés leur permettrait de signer une nouvelle victoire après leur éphémère prise de la grande ville de Kunduz au nord du pays fin septembre, une véritable humiliation pour Kaboul. Mais les forces afghanes sont harcelées dans la quasi-totalité du pays depuis le début de l'"offensive de printemps" des talibans.