Accident de Camrail au Cameroun : "vitesse excessive" responsable

Le déraillement du train survenu le 21 octobre dernier avait fait 79 morts et 600 blessés.
Le déraillement du train survenu le 21 octobre dernier avait fait 79 morts et 600 blessés. © STRINGER / AFP
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avec AFP , modifié à
Le déraillement du train survenu le 21 octobre dernier avait fait 79 morts et 600 blessés. 

Une "vitesse excessive" est la cause principale de l'accident de train qui a fait 79 morts et 600 blessés en octobre au Cameroun, selon les conclusions de l'enquête des autorités camerounaises qui souligne la responsabilité de la société ferroviaire Camrail, filiale du groupe français Bolloré.

96 km/h dans une portion limitée à 40 km/h. "La cause principale du renversement des voitures (du) train est une vitesse excessive (96 km/h) dans une portion de voie où la vitesse est fortement limitée (40km/h)", selon le communiqué de la présidence publié mardi soir et consulté par l'AFP. L'enquête établit la "responsabilité" de la société ferroviaire Camrail, dont Bolloré est actionnaire à 80%, dans le déraillement du train Intercity 152 car elle n'aurait pas respecté "certaines règles de sécurité".

"Anomalies et défaillances". Le déraillement du train s'était produit le 21 octobre à l'approche de la gare d'Eseka, entre Yaoundé et Douala. Les enquêteurs ont noté "une surcharge du convoi et un rallongement inappropriée de la rame" et "l'utilisation de voitures de voyageurs dont plusieurs présentaient des organes de freinage défaillants". Ils ont aussi estimé que le conducteur du train, qui avait constaté des "anomalies et défaillances" sur la machine, n'avait pas été entendu par "la hiérarchie de Camrail". 

Un procès ouvert le 17 mai. Le président camerounais Paul Biya a prescrit via le communiqué des "sanctions appropriées à l'encontre des responsables" ainsi que l'audit de la convention de concession signée en 1999 entre l'État du Cameroun et la société Camrail, dont l'État est actionnaire à 13%. Un milliard de Francs CFA (1,5 millions d'euros) est promis par la présidence "pour une assistance complémentaire aux victimes ou à leurs ayants droit".

Le rapport d'enquête sera "transmis à la justice". Un premier procès s'est ouvert le 17 mai au Cameroun contre Camrail et Bolloré ainsi que des hauts responsables de ces deux sociétés suite à une plainte de familles de victimes.