Une Libyenne raconte son calvaire

Eman al-Obaidi a juste eu le temps de raconter son arrestation à un check-point avant d'être embarquée par les autorités.
Eman al-Obaidi a juste eu le temps de raconter son arrestation à un check-point avant d'être embarquée par les autorités. © REUTERS
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avec Vincent Hugeux, envoyé spécial à Tripoli , modifié à
VIDEO - Elle a interpellé des journalistes samedi pour témoigner des exactions des pro-Kadhafi.

La polémique se poursuit. La jeune libyenne qui avait surgi samedi dernier dans un hôtel de Tripoli empli de journalistes pour leur montrer les cicatrices laissées par ses bourreaux a été libérée lundi, selon CNN.

Cette jeune femme, Eman al-Obaidi, avait affirmé avoir été arrêtée à un check-point tenu par des miliciens du clan Kadhafi et menottée. Elle aurait ensuite été torturée puis violée pendant plusieurs jours, parce qu'elle venait de Benghazi, le fief de l'opposition. Le correspondant d'Europe 1 a relaté cette irruption :

Dans l'hôtel, des fidèles de Kadhafi ont essayé de mettre la jeune femme à l'écart, pour l'empêcher de continuer à parler, provoquant une mêlée générale. La chaîne britannique Channel 4 a filmé la scène :

Au final, elle a été embarquée dans un véhicule par les forces libyennes. Les autorités libyennes, interpellées sur ce sujet lors d'une conférence de presse donnée en début d'après-midi, ont indiqué que la jeune femme était "ivre et folle". Une version démentie par les journalistes sur place qui ont assisté à la scène.

Emmenée de force par les autorités libyennes

Eman al-Obaidi aurait été emmenée dans un hôpital "pour vérifier son état mental", selon les autorités libyennes, qui ont ajouté que son cas serait "traité conformément à la loi libyenne". Avant d'être emmenée de force par les forces libyennes, la jeune femme a eu le temps de dire à un journaliste qu'elle s'attendait à être emmenée en prison.

A sa sortie, le porte-parole du gouvernement, Ibrahim Moussa, a indiqué qu'elle "n'avait pas commis d'offense particulière". Il a ajouté, sans précision, que son cas serait traité comme une "affaire criminelle".