UE : qui Obama va-t-il appeler ?

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La question a été posée jeudi aux leaders européens, anciens et nouveaux, qui ont eu beaucoup de mal à dissimuler leur gêne.

Premières élections à la tête de l’Union européenne, et premier embarras. Jeudi, quelques heures après les désignations d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton respectivement aux postes de président et de chef de la diplomatie de l’UE, les leaders européens ont été quelque peu gênés aux entournures quand il a fallu indiquer qui Barack Obama devra appeler s’il a besoin de joindre l’Europe.

La question a été posée à l’actuel président de l'UE Fredrick Reinfeldt, à celui de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, à Herman Van Rompuy et à Catherine Ashton, réunis en conférence de presse. S’en est suivi un silence, long de quelques secondes, et pourtant interminable en apparence. "J'attends avec impatience le premier coup de fil", a fini par lancer le Premier ministre belge en souriant.

Jose Manuel Barroso a ensuite tenté d’éluder la question en rappelant qu’Henry Kissinger, alors secrétaire d’Etat américain, s’était posé la question pour lui-même. "Kissinger était secrétaire d'Etat. Donc cela veut dire que si Hillary Clinton veut appeler quelqu'un en Europe aujourd'hui, elle appellera Cathy Ashton", a indiqué le président de la commission européenne. Mais si Obama devait appeler en personne, a insisté un journaliste. La question est restée suspendue en l’air, avant d’être ignorée.

Candidate malheureuse à la présidence de l’UE, Vaira Vike-Freiberga s’est moins embarrassée de langue de bois. "Je crains que ce ne soit une question délicate pour lui, a admis l’ancienne présidente lettonne sur Europe 1. Il aura je crains, la tendance de parler aux représentants des grands pays. Mais c’est un défi pour l’Europe. Si on veut être entendu plus haut et plus fort, eh bien même nos grands ne seront pas assez grands très longtemps à moins de se concerter et de parler d’une voix commune."

De son côté, Angela Merkel n’a pas été plus précise. Barack Obama "appellera celui qui est censé parler pour l'UE, c'est à dire Herman Van Rompuy ou Catherine Ashton", a-t-elle répondu. "J'ai toute confiance qu'ils ne diront pas de bêtises."