Turquie : le Nordiste jugé pour un "caillou" libéré

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Domanick Murugan a été condamné pour "trafic d’antiquités" après avoir acheté une pierre souvenir. Mais il s’agit d’une peine avec sursis.

Domanick Muragan et ses proches sont soulagés. Ce Mauricien, qui vit à Chocques dans le Pas-de-Calais, va retrouver la liberté après avoir passé quatre mois dans une prison en Turquie. Son crime ? Avoir acheté dans la rue ce qu’il pensait être une pierre souvenir, un "caillou". Jugé jeudi pour "trafic d’antiquités", Domanick Murugan a été reconnu coupable mais a été condamné à une peine, avec sursis, de cinq ans de prison. Il risquait jusqu’à 10 ans ferme.

Domanick Murugan était venu passer des vacances en Turquie avec sa femme et leurs quatre enfants. Il a été arrêté à l'aéroport d'Antalya le 2 mai, après la découverte, dans ses affaires, d'une pierre, achetée dans la rue quelques jours plus tôt pour 20 euros. Une expertise a conclu qu'elle avait bien une valeur historique.

Déjà libre, Domanick Murugan devrait pouvoir quitter la Turquie d'ici la fin de la journée de jeudi. "C’est un soulagement, on va revivre", a raconté sa compagne, Martine, sur Europe 1 :

 

 

Les juges ont pris en compte sa bonne foi. Domanick Murugan ne savait pas que la réglementation turque sur la préservation du patrimoine était aussi sévère. Son épouse avait, de son côté, envoyé plusieurs lettres à Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner pour sortir son mari de prison. Le ministre français des Affaires étrangères s'est entretenu récemment avec son homologue turc Ahmet Davutoglu de la situation du vacancier.

Domanick Murugan a remercié jeudi soir le président Nicolas Sarkozy et s'est déclaré "fier d'habiter en France". "J'attends d'être en France pour me sentir vraiment bien", a-t-il ajouté, interrogé depuis la Turquie, avant de prendre l'avion vers l'Allemagne.

Le ministère des Affaires étrangères met en garde les touristes qui vont en Turquie contre "l'exportation de biens culturels et d'antiquités de plus d'une centaine d'années". "Les autorités locales appliquent une définition très large à la notion d'antiquités", peut-on également lire sur la page internet consacrée à la Turquie.