Texas : le tireur commence à parler

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avec François Clémenceau, à Washington , modifié à
Nidal Malik Hasan, le militaire soupçonné d'avoir tué 13 personnes à Fort Hood jeudi, est toujours hospitalisé.

Nidal Malik Hasan, le militaire soupçonné d'avoir ouvert le feu à Fort Hood, tuant 13 personnes, a commencé à parler, a indiqué lundi une porte-parole de l'hôpital militaire dans lequel il est soigné depuis jeudi. Elle a expliqué qu'il avait commencé à échanger avec l'équipe médicale mais a toutefois refusé de préciser si le suspect parlait également avec les enquêteurs, qui examinent la piste d'un lien avec un imam qui soutient Al-Qaïda.

Il disposait d'un avocat depuis lundi, recruté par sa famille, un retraité de l'armée américaine qui avait été juge dans le plus grand tribunal militaire sur la base de Fort Hood. "Mon client a des droits et le premier d'entre eux est de se taire" a-t-il dit. Dès qu'ils pourront s'entretenir en privé, ils devraient élaborer une stratégie, collaborer ou non avec les enquêteurs. Les autorités ont décidé d'inculper le commandant Hasan, musulman né aux Etats-Unis de parents palestiniens, devant un tribunal militaire, ont indiqué deux hauts responsables gouvernementaux.

Le militaire musulman pourrait avoir eu des liens avec Anwar al-Aulaqui, rapporte lundi le Washington Post. En 2001, le militaire d'origine palestinienne fréquentait la mosquée Dar al-Hijrah de Falls Church, dans la banlieue de Washington, en même temps que cet imam. Ce dernier aurait eu des liens avec des responsables d'Al-Qaïda, dont deux des terroristes du 11 septembre 2001, selon un responsable américain, précise le Washington Post.

Depuis que l'imam Aulaqui a quitté les Etats-Unis en 2002 pour le Yémen, ses prêches pro-Al-Qaïda sont apparus sur les ordinateurs de plusieurs suspects dans des affaires de terrorisme aux Etats-Unis, au Canada ou en Grande-Bretagne, ajoute le quotidien. Selon le Washington Post, la nature précise des rapports entre les deux hommes n'est toutefois pas évidente.

Le commandant Hasan avait repris contact fin 2008 avec l'imam au Yémen, ont indiqué des sources proches du renseignement et du gouvernement. Les agences de renseignement américaines avaient obtenu cette information en interceptant des communications électroniques et l'avaient transmise au FBI et aux autres autorités fédérales. Le FBI a toutefois indiqué n'avoir aucune preuve que le psychiatre a été l'instrument d'un acte terroriste.

Dans un message publié lundi sur son site internet, l'imam Aulaqui a jugé que le militaire américain avait commis un "acte héroïque" lors de la fusillade de Fort Hood, rapporte le centre américain de surveillance des sites internet islamistes SITE. Dans ce message en anglais, l'imam affirme que tout musulman qui comprend les obligations liées à sa religion ne peut servir dans l'armée américaine, engagée à combattre l'islam et occupant l'Irak et l'Afghanistan, indique SITE.

Les enquêteurs ont indiqué dimanche qu'ils pensaient que le suspect avait agi seul à Fort Hood, sans exclure la possibilité qu'il ait voulu perpétrer un attentat suicide. Nidal Hasan Malik a été blessé de quatre balles dans la fusillade et a été hospitalisé alors que les autorités avaient dans un premier temps fait état de son décès.