Syrie : aux côtés des résistants

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avec François Clauss, envoyé spécial en Syrie , modifié à
- Le reporter d'Europe 1 a pu constater à Homs la violence de la répression

Depuis huit mois, un climat de terreur règne en Syrie. Si Bachar al-Assad a assuré le 7 décembre dernier, dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC, ne pas tirer sur son peuple, l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place a pu constater l'inverse. Infiltré à Homs, haut-lieu de la contestation, au nord de Damas, la capitale syrienne, François Clauss est le premier journaliste radio à avoir pu vivre quelques jours aux côtés des révolutionnaires.

200 checkpoints, des snipers et des commandos

La ville de Homs est quadrillée par l'armée. Il y aurait plus de 200 checkpoints dans et autour de cette ville, peuplée d'1,5 million d'habitants. Certains de ces points stratégiques sont tenus par des chars. Des dizaines de snipers sont aussi postés sur les toits, et des commandos de tueurs, à la solde du pouvoir, passent dans les rues et tirent au hasard sur les passants.

"Les snipers tirent dès qu'on approche"

 

Un corps visiblement torturé a été jeté au milieu de la rue par les miliciens en pleine journée. Un jeune reconnaît son oncle. "Ils l'ont arrêté il y a treize jours, nous n'avions aucune nouvelle. Regardez ses mains, il a été torturé. On ne peut même pas aller le chercher, les snipers tirent dès qu'on s'approche", explique le jeune homme au micro Europe 1. "Chaque jour on retrouve, comme cela, deux ou trois cadavres sur la chaussée. Même quand on va acheter notre pain, ils nous tirent dessus", se désole encore un résistant à ses côtés.

"Deux ou trois cadavres chaque jour"

Face à cette terreur quotidienne, les habitants de Homs s'organisent. Facebook, SMS, tout est bon pour mettre des opérations en place des opérations de résistance. La nuit tombée, les révolutionnaires se retrouvent à 200 ou 300 maximum pendant une grosse demi-heure.

Toutes les catégories de la population sont représentées dans les rangs de la révolution. Jeunes, femmes, vieux, chrétiens, musulmans, "les mêmes regards brillants qu'à Benghazi ou sur la place Tahrir", a remarqué l'envoyé spécial d'Europe 1, qui parle de "vrai réseau de résistance".

Ces résistants communiquent par radio pour signaler l'emplacement des snipers et les mouvements des blindés. Et, parfois même, ils ripostent avec des armes. "Ce n'est pas notre boulot, mais on a des femmes et des enfants, alors qu'est-ce qu'on peut faire ?"