Srebrenica : le président serbe s'excuse "à genoux"

C'est la première fois qu'un chef de l'Etat serbe va aussi loin dans ses excuses pour le massacre de Srebrenica.
C'est la première fois qu'un chef de l'Etat serbe va aussi loin dans ses excuses pour le massacre de Srebrenica. © CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE
  • Copié
avec agences
VIDÉO - Le président serbe a demandé pardon à la télévision pour le massacre de Srebrenica.

L’info. Une page se tourne en Serbie. Tomislav Nikolic, le président serbe, a demandé pardon pour le massacre de Srebrenica lors d’une interview télévisée qui doit être diffusée dans son intégralité mardi. C’est la première fois que cet ancien nationaliste présente des excuses pour ce massacre de quelque 8.000 Bosniaques, musulmans, tués en 1995 par l’armée serbe dans la ville bosniaque.

"C’était un crime horrible". Pendant cette interview sur la chaîne BHT, la première chaîne de Bosnie-Herzégovine, Tomislav Nikolic déclare : "Je m’agenouille et je demande que la Serbie soit pardonnée pour le crime commis à Srebrenica". "C’était un crime horrible […] commis par des membres de mon peuple. Et je voudrais qu’ils soient tous punis", ajoute le président, cité par Courrier International, qui souligne que Tomislav Nikolic reconnaît qu’il s’agit bien d’un génocide.

Un ancien nationaliste. C’est la première fois qu’un président serbe va aussi loin. Si les propos de Tomislav Nikolic interpellent, c’est aussi parce que le chef de l’État est un ancien nationaliste, ex-allié de Slobodan Milosevic. En juin 2012, il avait défrayé la chronique en déclarant, au lendemain de son investiture, qu’il "n’y avait pas eu de génocide à Srebrenica".

L’UE en ligne de mire. Mais cette fois, le contexte est différent : les propos de Tomislav Nikolic interviennent alors que la Serbie vient de signer un accord de normalisation des relations avec le Kosovo. Le tout dans l’optique de la poursuite du rapprochement de la Serbie avec l’Union européenne. Fin juin, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se réuniront en effet pour décider d’une date pour l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne. Et dans cette perspective, Belgrade espère bien pouvoir présenter un dossier sans tache.