Shirin Ebadi victime de nouvelles pressions de l’Iran

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Téhéran a gelé un compte bancaire de la prix Nobel de la paix 2003, et aurait également confisqué sa médaille et son diplôme.

De nouveaux ennuis pour Shirin Ebadi. La juriste iranienne, prix Nobel de la paix, a accusé vendredi les autorités iraniennes de vouloir "faire pression" sur elle en gelant son compte bancaire et en confisquant son prix, assurant que cela n'allait "pas marcher".

"Si la République islamique est en colère après la publication de rapports sur les droits de l'Homme, elle ferait mieux d'améliorer la situation" en la matière, a-t-elle ajouté, selon la radio en langue farsi, Farda, basée à Prague.

A Téhéran, des collègues de l'avocate ont déclaré vendredi que son compte bancaire, sur lequel avait été déposée la somme allouée au titre du prix Nobel, avait été bloqué par les autorités, de même que celui de son mari. Le gouvernement norvégien avait annoncé jeudi que Téhéran avait confisqué la médaille et le diplôme Nobel de l'avocate. Les autorités iraniennes ont démenti avoir confisqué son prix, tout en semblant confirmer que des mesures avaient pu être prises contre certains de ses biens "pour refus de payer des impôts".

Lauréate du prix Nobel en 2003, Shirin Ebadi fut la première musulmane distinguée par la prestigieuse récompense, elle fut également la première femme nommée juge en Iran, en 1974. Elle a quitté son poste quand on lui a signifié que la loi islamique n'autorisait pas une femme à être magistrate, embrassant alors la carrière d'avocate dans laquelle elle a accepté des dossiers brûlants.

Shirin Ebadi a quitté l'Iran peu avant la réélection contestée du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. La France a condamné vendredi le "harcèlement continuel dont Shirin Ebadi et ses proches font l'objet en Iran". Au cours de ces derniers mois, son mari et plusieurs collaborateurs ont été arrêtés et parfois maltraités.