Shek : "pas d’excuses"

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L’ambassadeur d’Israël a affirmé que la flottille abordée n’était pas une "opération humanitaire".

A en croire l’ambassadeur d’Israël en France, l’Etat hébreu n’est pas disposé à présenter des excuses après l’abordage meurtrier lundi matin de la flottille à destination de Gaza. Et ce malgré la pression de la communauté internationale, matérialisée par une résolution adoptée mardi matin à l’ONU, condamnant l’attaque et réclamant une enquête. "Il n’y a pas d’excuses à faire", a affirmé Daniel Shek sur Europe 1.

"Tout le monde aurait pu éviter ce dénouement s’il s’agissait d’une opération humanitaire, ce qui n’est pas le cas", a poursuivi le diplomate, qui dénoncé le "cynisme" et "une faute grave de ceux qui se vantent d’une opération humanitaire et qui arrivent munis de battes de base-ball, d’armes blanches, et qui attaquent férocement des soldats israéliens."

L’ambassadeur a par ailleurs estimé que son pays était dans son bon droit. "Nous sommes dans une zone de guerre. Ce sont des eaux internationales, mais le droit international donne à Israël la possibilité d’arraisonner des bateaux qui peuvent peser une menace pour le pays", a-t-il lancé. Et si assaut il y a eu, il a eu lieu "sur ces soldats qui ont voulu pacifiquement amener les bateaux à Ashdod Sur 6 bateaux, 5 ont subi le même traitement, et il n’y pas eu le moindre incident. Et le 6e, c’est parce qu’ils ont cherché la provocation et une opération de communication."

Regardez l’intégralité de l’interview :

Et s’il a refusé d’affirmer que les militants pro-palestiniens détenaient des armes, Daniel Shek s’est contenté d’asséner en guise de réponse : "deux Israéliens ont été blessés par balle, et ces balles ne sont pas venus de la planète Mars."

Daniel Shek a par ailleurs balayé l’utilité d’une commission d’enquête internationale sur l’incident, réclamée par l’ONU. "Il n’y a pas de meilleure commission d’enquête dans le monde que celle interne de la démocratie israélienne. L’armée est transparente, elle va faire ce qu’il faut pour déterminer s’il y a eu faute. Je vous l’assure."

"Un blocus israélo-égyptien"

Les Nations Unies ont aussi réclamé la libération immédiate des civils détenus dans l’Etat hébreu. "Certainement pas", a répondu le diplomate. "Ils sont venus illégalement en Israël, ils ont attaqué des soldats israéliens qui sont venus les mains vides pour arraisonner un bateau qui était en train de rompre un blocus qui n’est pas un blocus israélien, mais, je le rappelle, un blocus israélo-égyptien."

Plus généralement, Daniel Shek a rappelé que son pays n’entendait pas discuter avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis son coup de force en 2007. "On fait la paix avec les Palestiniens qui souhaitent la paix, c’est-à-dire l’Autorité palestinienne, avec qui nous avons des pourparlers de paix. Et on marginalise ceux du Hamas qui ont pris le pouvoir par la force contre le gré de l’Autorité palestinienne et qui ne souhaitent pas la paix avec Israël, ni avec le monde occidental."

"La justice israélienne a justifié le mur"

Hind Khoury, déléguée général de Palestine en France, a elle fait part d’une vision différente. "La paix sera faite avec tout le peule palestinien, Hamas et Fatah inclus", a-t-elle affirmé. "On a besoin de retrouver l’unité du peuple palestinien. On peut la retrouver avec le projet d’un Etat palestinien un peu prometteur. Pendant très longtemps, ce projet n’a apporté que de la colonisation et de la violation de plus en plus exagérée et pénible du droit du peuple palestinien."

La Palestinienne s’est par ailleurs félicitée de la résolution onusienne. "Heureusement qu’il y a une condamnation et une commission d’enquête indépendante internationale. La justice d’Israël a justifié le mur, les colonies, le siège de Gaza", a-t-elle rappelé.