Quel verdict pour Anders Breivik ?

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avec AFP , modifié à
Le tribunal d'Oslo doit trancher vendredi entre l'internement psychiatrique ou la prison.

Un an après les tueries d'Oslo et d'Utoya, Anders Breivik va être fixé sur son sort. Si son rôle ne fait aucun doute, le tribunal doit toutefois trancher la question de la santé mentale de l'auteur revendiqué des tueries du 22 juillet 2011, en Norvège.

Prison ou internement psychiatrique 

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Cette question a en effet été au cœur du procès conclu le 22 juin dernier. Vendredi, les cinq juges du tribunal de première instance d'Oslo devront dire s'ils le considèrent pénalement responsable des crimes ayant tués 77 personnes, huit dans un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo, puis 69 autres, des adolescents pour la plupart, dans des tirs contre un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoeya.

Anders Breivik risque une condamnation à de la prison ou l'internement psychiatrique. Concrètement, l'extrémiste de 33 ans jugé pour "actes de terrorisme", encourt l'internement psychiatrique à vie, ou 21 ans de prison. Cette peine maximale en Norvège peut ensuite être prolongée indéfiniment, tant qu'un individu est considéré comme dangereux.

L'état mental de Breivik fait débat

Concernant l'état mental d'Anders Breivik, les différentes expertises n'ont pas donné de réponse claire puisqu'elles se sont contredites sur ce point. Dans un rare renversement des rôles habituels, le Parquet a réclamé l'internement psychiatrique, tandis que les avocats de la défense ont demandé que leur client soit reconnu sain d'esprit.

"Il est plus grave de condamner une personne psychotique à la rétention de sûreté que de condamner une personne qui n'est pas psychotique à l'internement psychiatrique", a fait valoir le procureur Svein Holden. Sa position s'appuyait sur une évaluation psychiatrique officielle qui a conclu l'an dernier que Breivik souffrait de "schizophrénie paranoïde".

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Breivik plaide non-coupable

De son côté, Anders Breivik refuse d'être considéré comme fou. Il estime en effet qu'un internement psychiatrique serait "pire que la mort" et que la première expertise officielle le déclarant comme tel constitue "l'humiliation ultime". L'avocat de la défense, Geir Lippestad, a donc plaidé pour la responsabilité pénale, conformément aux vœux de son client. "Il est tout aussi grave de traiter une personne saine (dans un établissement psychiatrique, ndlr) que de ne pas soigner quelqu'un qui est malade", a-t-il dit.

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Même si Anders Breivik a reconnu les faits, il a plaidé non-coupable, affirmant avoir agi pour protéger la Norvège contre le multiculturalisme, dont ses victimes faisaient à ses yeux le lit. L'auteur des tueries de Norvège a préparé des commentaires qu'il entend faire après lecture vendredi du verdict dans son procès. Il a également déclaré qu'il ne ferait pas appel si la justice norvégienne le déclarait pénalement responsable et le condamnait à la prison.

Qu'il soit condamné à une peine de prison ou à l'internement psychiatrique, Anders Breivik restera à la prison d'Ila où il est incarcéré depuis juillet 2011. Pour des raisons de sécurité, l'établissement a spécialement réaménagé une aile en mini-hôpital.