Présider de l’UE ? Juncker ne dit pas non

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Le premier ministre du Luxembourg n’a pas écarté cette possibilité mardi alors que son nom circule depuis plusieurs mois.

Ce n’est pas un acte de candidature en bonne et due forme mais c’est un pas de plus dans cette direction. Présenté depuis plusieurs mois comme un candidat possible à la présidence de l’Union européenne, le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a indiqué mardi sur Lemonde.fr : "si un appel m'était lancé, je n'aurais pas de raison de refuser de l'entendre".

Au-delà de la formule prudente, Jean-Claude Juncker semble poser les premiers jalons de sa campagne. "J'ai toujours agi en fonction de l'intérêt de mon pays, et surtout de l'Union européenne. Je voudrais que ceux qui prétendent à cette fonction puissent témoigner d'un parcours semblable", affirme celui qui est déjà président de l’Eurogroupe, la réunion des ministres des Finances de la Zone euro, depuis 2004.

Le poste de "président de l’Union européenne", ou président stable du Conseil européen, doit être créé avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, pour remplacer le système actuel de présidence tournante tous les six mois. Un rôle qui attire les convoitises.

Tony Blair a été le premier à se lancer. Jean-Claude Juncker assure que son éventuelle candidature n’est pas destinée personnellement à contrer celle de l’ancien premier ministre britannique mais il la critique sans détour. "Je me réfère à un modèle théorique voulant que l'Europe soit représentée par quelqu'un qui aurait comme souci principal de la servir, de la rassembler autour de compromis vertueux, et qui ne ferait pas semblant de la représenter à l'extérieur sans avoir assuré sa cohésion interne", assène-t-il sur Lemonde.fr.

Jean-Claude Juncker est également critique vis-à-vis de son homologue néerlandais Jan Peter Balkenende, qui pourrait aussi être candidat. "J'ai pris des risques au moment du référendum sur la Constitution (européenne) dans mon pays, en suggérant de démissionner en cas de victoire du non. Il ne l'a pas fait", rappelle Jean-Claude Juncker.

La possible candidature du Luxembourgeois ne fait pas l’unanimité. Avec l’Allemande Angela Merkel, le ton était monté autour de la question desparadis fiscaux. Au plus fort de la crise financière, Nicolas Sarkozy avait quant à lui reproché à Jean-Claude Juncker de ne pas en faire assez. "J'ai avec le président de la République des relations que je veux croire amicales", assure-t-il désormais. "(Jean-Claude) Juncker, c'est l'Europe d'hier", glisse de son côté un diplomate européen.