Oliver Stone : Hitler et Staline "vilipendés" par l'histoire

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le réalisateur a créé la polémique en faisant d'Hitler un "bouc émissaire" lors de la promo de sa série sur les "méchants" de l’histoire.

Platoon, JFK, U Turn, Nixon, W L’improbable président, etc. Oliver Stone est un réalisateur qui a pour habitude d’aborder des sujets qui font polémique. Dans le cadre de la promotion de sa prochaine série documentaire, Secret History of America ("L’histoire secrète de l’Amérique"), Stone a choqué les téléspectateurs américains en qualifiant Hitler de "bouc émissaire facile".

Le réalisateur de 63 ans a préparé dix heures de documentaire, proposant une nouvelle analyse des "méchants" de l’histoire, allant de Staline à Hitler, en passant par Mao et McCarthy. "Ces personnes ont été totalement vilipendées par l’Histoire", a déclaré Oliver Stone à la TCA (Association américaine des critiques de télévision).

"Staline a en réalité une toute autre histoire. Le but n’est pas d’en faire un héros, mais d’en donner une représentation plus factuelle. Il a combattu la machine de guerre allemande plus que n’importe qui. Nous ne pouvons pas juger les gens uniquement en faisant deux catégories, à savoir 'bon' et 'mauvais'.Hitler est un bouc émissaire facile de l’histoire et il a été largement utilisé. Il est en réalité le produit de toute une série d’actions", a-t-il ajouté. Le réalisateur, qui est lui-même un vétéran du Vietnam, a notamment pour ambition de montrer comment des entreprises américaines auraient financé le parti nazi.

Il n’en fallait pas plus pour affoler l’opinion publique américaine, notamment sur le Web, où de nombreux messages de protestation ont été postés. Ainsi, un internaute écrit : "Encore une personne qui veut blâmer l’Amérique. S’il la déteste, qu’il parte. On fera une fête et on l’aidera à faire ses bagages. Il ne sera même pas obligé de passer par le scanner corporel !" Un autre écrit : "Je ne vois pas comment on peu parler positivement d’Hitler. La prochaine fois, il nous dira que Robert Mugabe et Idi Amin Dada n’avaient pas été bien compris et n’ont pas été assez dorlotés pendant l’enfance !"

Oliver Stone, qui travaille en collaboration avec un historien, a précisé qu‘il ne souhaitait pas "réécrire l’histoire conventionnelle", et qu’"il n’est pas possible de s’attaquer à l’histoire sans avoir d’empathie pour une personne qu’on devrait détester". La levée de bouclier contre son projet rappelle la polémique née autour de La Chute, en 2005. Ce film allemand d’Oliver Hirschbiegel avait beaucoup choqué, car il "humanisait" Hitler.