Obama, un Nobel de la paix humble

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"La guerre en soi n’est jamais glorieuse", a lancé jeudi le président américain, après avoir reçu le Nobel de la paix.

Le 9 octobre, le comité Nobel avait stupéfait la planète, et lelauréat lui-même, en donnant à Barack Obama le Nobel de la paix "pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples". "C’est avec une immense gratitude et plein d’humilité que j’accepte et reçoit ce prix", a répondu jeudi Barack Obama, en recevant officiellement, à Oslo, cette distinction.

Regardez des images de ce discours diffusées par CBS :

Barack Obama n’a pas passé sous silence les critiques. "J’aurai tort de ne pas reconnaître la controversequ’a suscitée votre généreuse décision", a attaqué dès le début de son discours le président américain. Il n'a pas hésité à s'afficher en "commandant en chef d’une nation prise entre deux guerres". "L’une de ces deux guerres touche à son terme. L’autre est un conflit que l’Amérique n’a pas cherché", a-t-il cependant précisé, en faisant référence à l'Afghanistan où il a annoncé, il y a moins de jours, l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires.

Barack Obama s'est ensuite livré à un exercice d'équilibriste autour des notions de paix et de guerre. "Oui, les instruments de la guerre ont un rôle à jouer dans la préservation de la paix. Mais la guerre en soi n’est jamais glorieuse. Le défi que nous avons, c’est de concilier ces deux vérités", a expliqué le président américain.

S'éloignant des grands discours de principe, Barack Obama a finalement semblé indiquer une voie plus pragmatique, plus concrète. Il a appelé à la limitation des armes et à une meilleure coordination internationale. "L’Amérique seule ne saurait assurer la paix", a répété le président américain, comme il l'avait dit en septembre devant l'ONU. "Les Etats-Unis doivent donner l’exemple dans la façon de livrer combat", a-t-il aussi reconnu, une manière de critiquer implicitement la politique de George W. Bush. "Il faut essayer de construire le monde tel qui devrait être", a enfin conclu Barack Obama.

Le choix du comité Nobel a fait de nombreux sceptiques. Deux Américains sur trois estiment que Barack Obama ne mérite pas le prix. Plusieurs ONG avaient aussi appelé à manifester près de l'hôtel de Barack Obama. Pour ne rien arranger, Barack Obamaest accusé de ne pas respecter le protocole habituel qui entoure la remise des prix Nobel. Il a en effet décidé d’écourter au strict minimum son programme à Oslo, où il ne restera qu'une journée alors que les festivités Nobel s'étalent généralement sur trois jours.