Nouveau dérapage au Vatican

© REUTERS
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Il y a une "relation entre l'homosexualité et la pédophilie", a déclaré mardi le n° 2 du Vatican.

En voulant défendre l’Eglise, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican, l’a sans doute au contraire placé en posture d’essuyer de nouvelles critiques. Evoquant les affaires de pédophilie qui secouent actuellement le monde catholique, le numéro 2 s’est défendu en liant les crimes non pas au célibat des prêtres, mais à la pédophilie.

"De nombreux psychologues et psychiatres ont démontré qu'il n'y avait aucun lien entre le célibat et la pédophilie et beaucoup d'autres, m'a-t-on dit récemment, qu'il y avait une relation entre l'homosexualité et la pédophilie", a déclaré le cardinal Tarcisio Bertone lors d'une conférence de presse dans la capitale chilienne où il est en visite. "Cette pathologie touche toutes les catégories de gens, et les prêtres à un moindre degré si l'on regarde les pourcentages", a-t-il poursuivi.

"Une stratégie perverse"

Cette prise de position a choqué les associations de défense des homosexuels. "Ni Bertone, ni le Vatican, n'ont l'autorité morale" pour offrir des leçons de sexualité, a ainsi estimé Rolando Jimenez, président du mouvement pour l'intégration et la libération homosexuelle au Chili, cité par le Figaro. "Il s'agit d'une stratégie perverse du Vatican qui cherche à fuir sa propre responsabilité", a-t-il asséné. "Aucun argument scientifique digne de ce nom ne lie plus spécifiquement homosexualité et pédophilie, l'homosexualité est une orientation sexuelle, la pédophilie est une pathologie criminelle, elles n'ont rien de commun", écrit pour sa part écrit l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) dans un communiqué.

Malgré la pression extérieure, l’Eglise semble donc moins que jamais prête à revenir sur le célibat des prêtres. Il y a un mois déjà, Benoît XVI avait exclu de modifier cette pratique remontant au XIIe siècle en déclarant que la chasteté était un don de Dieu et qu'il ne fallait pas l'abandonner sous la pression de "modes culturelles passagères". "Les hommes et les femmes d'aujourd'hui attendent de nous d'être prêtres jusqu'au bout, et rien d'autre", avait-il lancé lors d'une conférence sur la prêtrise organisée au Vatican.