Niger : Kouchner évoque "la mouvance Aqmi"

© EUROPE 1
  • Copié
Europe1.fr (avec agences et Didier François) , modifié à
Mais Paris n'a pas reçu de revendication pour les Français enlevés, a-t-il dit sur Europe 1.

Un groupe de sept personnes, dont cinq Français employés d'Areva et de Sogea-Satom, filiale BTP pour l'Afrique du groupe Vinci, a été enlevé jeudi au Niger, a déclaré le groupe nucléaire, confirmant l'information du site internet du Monde.

Invité vendredi matin sur Europe 1, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a affirmé n'avoir "aucune nouvelle précise" des otages. "Je crois qu’ils se dirigent vers le Mali. La surveillance a été renforcée, l’armée nigérienne est sur le pied de guerre", a ajouté le ministre, confirmant la piste d'une fuite des ravisseurs dans le Sahel, en direction de la frontière avec l'Algérie et le Mali.

Enlevés chez eux ?

Deux employés de la société Areva - un couple - font partie du groupe enlevé dans le nord du pays, très tôt jeudi matin dans la ville d'Arlit. Les trois autres Français enlevés sont des employés de Sogea-Satom. Deux autres employés de cet entreprise, un Togolais et un Malgache, figurent parmi les otages.

L'attaque a été lancée en pleine nuit, vers trois heures du matin, par des hommes armés, débarqués à bord de véhicules tout-terrain . Elle a eu lieu sur la base "vie" des employés d'Areva et Satom. "Après avoir cerné la base, ils ont fouillé toutes les maisons, rassemblé tous les employés et ont fait le tri parmi les otages", explique Didier François, grand reporter à Europe 1.

Aucun coup de feu n'a été tiré, a-t-il précisé, ajoutant que le lotissement n'était pas protégé. "Les deux campements de l'armée nigérienne les plus proches se trouvent à 3 et 7 kilomètres de là".

La piste d'Aqmi

Le groupe d'assaillants n'a pas pu être identifié. "On s’imagine qu’il s’agit, sinon exactement des mêmes groupes [que pour l'autre otage], de la mouvance Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique", a indiqué vendredi sur Europe 1 le ministre des Affaires étrangères, avant d'évoquer l'hypothèse "de touaregs travaillant à la commande".

Invité vendredi matin sur Europe 1, l'ancien chef de la lutte antiterroriste à la DST, Louis Caprioli privilégie "trois hypothèses : des Touaregs qui ont un contentieux lourd et historique avec le pouvoir actuel, des Touaregs à la solde de l'Aqmi, ou l'Aqmi lui-même".

"Je ne pense pas que les gens d'Aqmi se soient impliqués directement dans l'opération, mais qu'il sont utilisé des relais parce qu'ils ont une bonne connaissance du terrain", a-t-il ensuite précisé.

Les recherches commencent

"Un certain nombre de dispositions ont été prises, aussi bien militaires que policières, pour rapidement rechercher les victimes ainsi que les auteurs de l'enlèvement sans pour autant compromettre la vie des otages", a déclaré le porte-parole du gouvernement nigérien Laouali Dan Dah, ajoutant que le rapt a été commis par "un groupe armé".

Le groupe nucléaire Areva avait déclaré fin juillet limiter au strict nécessaire les déplacements de son personnel au Niger, où avait été enlevé en avril dernier Michel Germaneau, un otage français exécuté fin juillet par l'organisation Aqmi.

Les employés français rapatriés

Bernard Kouchner a indiqué que les Français travaillant pour des entreprises françaises dans le nord du Niger étaient actuellement rapatriés vers Niamey, la capitale nigérienne. "Les Français, en tous les cas des grandes compagnies en question, c'est-à-dire Areva et Vinci, évacuent, pour la plupart d'entre eux, Arlit et se dirigent vers Niamey", a précisé le ministre sur France Info.

14 salariés d'Areva sont rentrés en France vendredi matin en provenance de Niamey, "une autre dizaine de salariés est attendue dans la soirée de vendredi à Paris", a confirmé une porte-parole de l'entreprise. Tous les Français employés par les groupes Areva et Vinci à Arlit auront quitté avant lundi ce site minier du nord du Niger, ont assuré les deux entreprises.

Cette dernière, qui emploie 2.500 personnes dans le Niger, dont 50 expatriés, pour l'essentiel des Français, exploite deux mines d'uranium dans le nord du pays, une région particulièrement instable en raison de la porosité de ses frontières avec l'Algérie et le Mali.