Mission impossible pour Mr Renseignement

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avec AFP , modifié à
Dennis Blair, directeur du renseignement américain, a démissionné. Malgré son "efficacité".

"Dennis Blair a accompli sa tâche avec une grande intégrité, d’intelligence et d’engagement envers notre pays et les valeurs qui nous sont chères". Ce commentaire élogieux à l’endroit du directeur du renseignement américain est signé Barack Obama. Pour quelle occasion ? La démission, jeudi, de cet amiral aux "remarquables états de service".

Des failles dans la sécurité

C’est tout le paradoxe du départ "à regret" de Dennis Blair. Son rôle était de coordonner 16 agences gouvernementales, soit quelque 200.000 personnes dans un domaine, le renseignement, éminemment sensible. Mais depuis quelques mois, il avait perdu la confiance de la Maison-Blanche.

Coup sur coup, Dennis Blair a dû gérer la tuerie de Fort Hood au Texas en novembre, l’attentat manqué dans un avion à Noël et la tentative d’attaque à Times Square le 1er mai dernier. Et à chaque fois, des failles dans le système de renseignement américain ont été mises au jour.

Dans le cas du Nigérian qui a tenté d'enflammer des produits chimiques à bord du Amsterdam-Détroit le 25 décembre, il s’agit même de graves dysfonctionnements qui ont empêché de considérer Umar Farouk Abdulmutallab comme dangereux, assure un rapport du Sénat publié mardi.

"Un homme bien au mauvais poste"

Or le poste même de directeur du renseignement américain avait été créé en 2004 dans un souci d’efficacité, après le fiasco des armes de destruction massive soi-disant détenues par l'Irak.

"Dennis Blair, un homme bien au mauvais poste", résume Judith Miller, éditorialiste pour Fox News, pour qui ce fan de fitness a été victime "de trop nombreuses batailles bureaucratiques". Il "a commis une erreur mais c’était un travail impossible", renchérit David Ignatius sur le site du Washington Post. Dennis Blair est en tout cas le premier haut responsable de l’administration Obama à démissionner.