Migrants : ces Etats européens qui refusent de donner plus

© AFP/EUROKINISSI ARGIRIS MANTIKOS
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Alors que l'UE a annoncé qu'elle allait tripler le budget de l'opération Triton, 12 Etats-membres ont refusé de contribuer davantage à ce plan de sauvetage des migrants en Méditerranée.

L'info. Ils sont douze à refuser de délier les cordons de la bourse. Douze Etats-membres européens qui, au sortir du sommet extraordinaire du Conseil européen du 23 avril dernier, ont refusé de participer davantage au budget de l'opération Triton. Ce programme européen, destiné à la fois à protéger les migrants des passeurs et d'empêcher l'immigration illégale dans l'Union Européenne, a vu son budget passer de 3 à 9 millions d'euros après le sommet. Sauf que pour alimenter ses caisses, Triton compte sur les Etats-membres. Et 12 d'entre eux (la Grèce, la Croatie, Chypre, l'Espagne, la Slovénie, la Roumanie, la Bulgarie, l'Estonie, Malte, la Slovaquie et les Pays-Bas) ont refusé d'augmenter leur participation, révèle le site Euractiv

Rhétorique. Parmi eux, deux types de configuration et d'argumentaire : ceux qui estiment (de bonne ou de mauvaise foi) que les moyens alloués à Triton sont suffisants et ceux qui estiment qu'ils devraient eux-mêmes être aidés face à l'immigration illégale avant de donner. Comme souvent dans l'Union Européenne, la souveraineté nationale et les intérêts de chaque Etat-membre prend le pas sur les politiques fédérales. 

Souveraineté nationale. A ce petit jeu-là, chacun tient un argumentaire soulignant la situation particulière de son pays. Le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte estime ainsi que "les Pays-Bas participent déjà beaucoup". Pour lui, "la question est à présent de savoir ce que les autres Etats vont faire", a-t-il ajouté. De son côté, le Premier ministre bulgare juge la situation dans son pays "plus difficile qu'en Italie". Conséquence, "si les autres se plaignent (de la participation à Triton, NDLR), je m'en plaindrai aussi".   

Les dépenses inhérentes à l'opération Triton ne sont pas très élevées pour les membres de l'UE. En effet, les moyens mobilisés (en hommes et en matériel) sont directement détachés auprès des forces déjà existantes (police, armée). A l'inverse, d'autres Etats-membres ont eux annoncé une participation matérielle supplémentaire. La Grande-Bretagne et la France vont par exemple mettre à disposition des bateaux, des hélicoptères et des avions de surveillance.  

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