MH 17 : "Quand je vois mes voisins, je pense aux cadavres retrouvés dans leurs jardins"

Les débris de l'avion ont subi un déluge d'obus et de missiles ces dernières semaines.
Les débris de l'avion ont subi un déluge d'obus et de missiles ces dernières semaines. © Reuters
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Walid Berrissoul en Ukraine avec , modifié à
REPORTAGE VIDÉO - Alors que le premier rapport sur le crash du MH 17 est publié mardi, Europe 1 est revenu en Ukraine, rencontrer les habitants de la région, toujours choqués deux mois après le drame.

Le trauma des habitants du lieu du drame. Les deux mois qui se sont écoulés n’ont pas effacé des mémoires le choc des images. Des corps, littéralement tombés du ciel, qui s’écrasent dans les champs des agriculteurs. Le crash du vol de la Malaysia Airlines MH17 le 17 juillet dernier a profondément marqué les habitants de la région de Donetsk.

Le reportage de Walid Berrissoul et Laurent Pellé sur le lieu du crash :

Retour sur le site du crash du MH 17 deux mois...par Europe1fr

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"Je sais exactement où sont tombés les corps dans mon champ." Anya se souvient de cette journée, résumée à une image, terrible : "Au début on a vu des petits points dans le ciel et puis on a commencé à voir des bras et des jambes qui bougeaient !". De quoi radicalement modifier le rapport de Svetlana à la terre. Sa terre : "Quand je marche près du champ, je sais exactement où sont tombés les corps. Et quand je vois mes voisins, je pense tout de suite aux cadavres retrouvés dans leurs jardins".

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© Walid Berissoul/Europe 1

Terrés dans leur cave pendant les bombardements. Si les âmes restent marquées au fer rouge, le sol, lui ne porte plus trace du drame. Il faut dire que les débris de la carlingue qui témoignaient encore de la catastrophe ont vite été balayés sous les obus et les missiles. Après la vision d’horreur des cadavres tombés du ciel, les habitants ont du se terrer des jours durant dans leurs caves, à l’abri des bombardements. Aujourd’hui, même si les débris de l’avion ont été largement détruits, une vingtaine de corps gisent encore dans la campagne environnante.

Odeurs de fioul et de cadavres. Derniers stigmates du crash, les odeurs poursuivent encore Youri, un riverain :   "J’espère que tout ça sera enterré aussi vite que possible. Parfois des odeurs de fioul remontent. Quand le vent de l’est se lève, l’odeur s’en va, mais quand le vent tourne dans l’autre sens, là, ce sont des odeurs de cadavres qui arrivent."

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© Walid Berissoul/Europe 1

Vent de mort. Mardi, un rapport sur les circonstances dans lesquelles se sont déroulées la catastrophe sera publié. Pas de quoi dissiper ce vent de mort ni faire oublier le drame à Youri, Svetlana et Anya. Mais peut-être de quoi comprendre, et donc digérer évènement.