Libye : journée sanglante à Misrata

Alain Juppé a affirmé que les frappes de la coalition internationale allaient durer encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Alain Juppé a affirmé que les frappes de la coalition internationale allaient durer encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines. © Reuters
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avec agences , modifié à
Revivez avec Europe1.fr, les principaux évènements de la 6ème journée d’intervention des alliés en Libye.

Les combats ont fait rage jeudi à Misrata. Alors que les raids de la coalition se sont poursuivis sur la ville située à 200 kilomètres à l'Est de Tripoli, les forces du colonel Kadhafi n'ont pas hésité à bombarder l'hôpital de Misrata. En une semaine, 109 personnes ont été tuée et plus de 1.300 blessées. En fin de journée, les membres de l'OTAN ont annoncé être parvenus à trouver un compromis sur le commandement militaire des opérations.

23h15. Les Emirats vont apporter 12 avions de combat. Les Emirats arabes unis vont contribuer aux opérations aériennes avec 12 avions de combats (six F-16 et six Mirage), a indiqué un haut responsable américain.

23h10. L'OTAN va gérer la zone d'exclusion aérienne. Les pays de l'Otan sont tombés d'accord jeudi soir pour prendre en charge la zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen, les dernières réserves de la Turquie ayant été levées, a indiqué un responsable de l'Alliance atlantique.

22h35. L'OTAN prend le relais de la coalition. Les membres de l’Alliance atlantique (Otan) ont trouvé un accord de principe sur le commandement militaire des opérations. "La coalition constituée après la réunion de Paris va abandonner sa mission au plus vite et confier l'opération dans son ensemble à l'Otan avec un système de commandement unique", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu à Ankara

22h10. Le Sénégal rapatrie 355 de ses ressortissants. Un avion affrété par le Sénégal doit ramener jeudi dans la nuit à Dakar 355 Sénégalais évacués de Libye à leur demande, a-t-on appris auprès du ministère des Affaires étrangères. Ces 355 Sénégalais ont quitté la Libye par bus pour Djerba, en Tunisie, où ils ont pris l'avion pour Dakar.

21h45. Kadhafi ne respecte pas les résolutions de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que le régime de Kadhafi ne semblait pas respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, à savoir de mettre fin aux combats contre l'insurrection et de respecter une zone d'exclusion aérienne.

21h23. Désobéir à Kadhafi. Les Etats-Unis appellent les militaires libyens à "cesser de combattre" contre leurs propres compatriotes et à ne pas obéir aux ordres du colonel Mouammar Kadhafi, a indiqué jeudi un haut responsable du Pentagone, le vice-amiral Bill Gortney.

Les rebelles libyens ont réclamé jeudi des livraisons d'armes et de munitions pour vaincre les forces de Mouammar Kadhafi. "Nous avons besoin d'armes et de munitions. C'est notre seul problème. (...) J'espère que nous aurons les armes nécessaires pour libérer la Libye", a déclaré le porte-parole des forces armées de la rébellion, le colonel Ahmed Bani.

De nombreux pays ont promis de livrer des armes aux troupes anti-gouvernementales, a ajouté le porte-parole, en refusant de dire lesquels.

21h16. 350 avions dans la coalition. "Plus de 350 avions" de la coalition sont impliqués dans les opérations aériennes en Libye, dont un peu plus de la moitié sont américains, a annoncé jeudi un haut-responsable du Pentagone, le vice-amiral Bill Gortney.

21h00. Clinton le 29 mars à Londres. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton participera le mardi 29 mars à Londres à la réunion du groupe de contact politique sur l'opération militaire en Libye. Le déplacement de la chef de la diplomatie américaine a été annoncé peu après une conversation téléphonique entre elle-même et ses homologues britannique, français et turc.

Des tirs de la défense anti-aérienne ont retenti jeudi soir à Tripoli et au moins trois explosions ont secoué la capitale et sa banlieue est de Tajoura. Les DCA sont entrés en action à partir de 19h00 GMT. La télévision nationale libyenne a indiqué par la suite que des "sites civils et militaires à Tripoli et Tajoura" étaient des cibles de "missiles de longue portée".

19h46. Six F-16 néerlandais en Sardaigne. "Les F-16 ont atterri sur la base de Decimomannu aux alentours de 18h00", a déclaré Jos van der Leij, un porte-parole du ministère de la Défense. Les avions avaient décollé de la base militaire d'Eindhoven, dans le sud des Pays-Bas, jeudi à 16h00. Le détachement de l'armée de l'air se compose d'environ 160 militaires, techniciens, personnels de cantine et d'entretien et de 10 pilotes, selon le ministère, qui précise que les missions consisteront en des vols de surveillance et de collecte d'informations sur le trafic aérien à destination de la Libye.

19h39. Le Qatar fidèle à ses engagements. Le chef d'état-major des armées du Qatar, le général-major Hamad Bin Ali Al-Attyah, a déclaré que "le Qatar respectera ses engagements sur la scène internationale", à l'issue d'un entretien jeudi à Paris avec le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Le Qatar est actuellement le seul pays arabe à participer, avec deux Mirage 2000, à la campagne aérienne de la coalition internationale pour instaurer une zone d'exclusion de vol au-dessus de la Libye, dans le cadre de la résolution 1973 de l'ONU.

Un compromis a été trouvé au sein de l'alliance atlantique pour le pilotage des opérations en Libye, a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères.

19h10. Un embargo pétrolier pour faire partir Kadhafi ? C'est la proposition de l'Allemagne pour parvenir à une issue rapide au conflit. "Il y a une forme de donnant-donnant qui se négocie entre ces deux positions" lors du sommet des dirigeants européens à Bruxelles, a indiqué une source diplomatique. "J'ai très à coeur que nous parvenions, du côté de l'Union européenne, à un embargo pétrolier total" contre la Libye, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à son arrivée au sommet européen.

19h05. Trente snipers abattus. "Il y a eu des affrontements aujourd'hui (jeudi) et nos combattants ont réussi à atteindre les tireurs embusqués sur les terrasses et à en tuer trente", a affirmé Abdelbasset Abou Mzereïk, un porte-parole de la rébellion. Les autres tireurs embusqués, a-t-il précisé, auraient été localisés et bloqués. "Nous avons fait exploser les cages d'escalier des bâtiments, ils sont désormais coincés."

19h00. "C'est aux Libyens de décider". Le Premier ministre tunisien de transition Béji Caïd Essebsi, a exprimé des regrets à propos de l'intervention militaire en Libye en soulignant que seuls les Libyens pouvaient décider de se débarrasser du régime du colonel Kadhafi. S'ils s'en débarrassent, "c'est leur affaire, nous prendrons acte et nous continuerons à travailler (avec la Libye, ndlr). Nous reconnaissons les Etats, les régimes ne sont pas éternels", selon lui. "Voyez chez nous, après 25 ans de dictature. Ici personne n'ira pleurer sur la tombe de ceux qui sont partis", a poursuivi le Premier ministre à propos de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.

Les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi ont tué 109 personnes et en ont blessé plus de 1.300 dans leur offensive contre les rebelles de cette ville située à l'est de Tripoli, à indiqué un médecin de l'hôpital de la ville.

18h26. Un bilan d'environ 100 morts. Les raids de la coalition auraient fait "environ 100 morts", selon un bilan officiel diffusé jeudi soir. Le président russe Dmitri Medvedev a demandé à son homologue américain Barack Obama d'éviter de faire des victimes civiles.

18h00. La Tunisie gèle les avoirs de Kadhafi. La Tunisie a gelé les avoirs du colonel libyen Mouammar Kadhafi, a rapporté jeudi une source proche du Premier ministre de transition, Béji Caïd Essebsi.

17h37. Les pro-Kadhafi poursuivent leur assaut contre Misrata. Les forces loyales au colonel Kadhafi poursuivaient jeudi leur offensive contre les rebelles à Misrata, troisième ville du pays, à l'aide de chars et de tireurs embusqués. Les combats ont fait au moins deux morts, selon un porte-parole des insurgés sur place. "Des snipers des pro-Kadhafi tirent depuis les toits des immeubles, des tirs d'artillerie des forces gouvernementales retentissent également dans la ville", a-t-il poursuivi.

17h28. Le Parlement turc donne son feu vert à une intervention. Les parlementaires ont approuvé jeudi le principe d'une participation turque aux opérations internationales en Libye. Cette décision fait suite à une demande du gouvernement pour l'envoi de navires de guerre au large de ce pays, dans le cadre de l'Otan.

17h00. Les autorités libyennes accusent la coalition d'avoir tué des civils près de Tripoli :

L'armée française a détruit au sol jeudi en Libye un avion de combat des forces de Mouammar Kadhafi, a confirmé jeudi l'état-major. "Cet avion a été détruit par un Rafale" alors qu'il venait d'atterrir sur la base aérienne de Misrata, a déclaré le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées. Selon le récit publié sur le site internet du ministère de la Défense, "une patrouille de Rafale de l'armée française s'est rendue sur la zone et a confirmé la présence d'un avion de combat qui opérait en contravention de la résolution 1973" des Nations unies.

15h55. Londres exhorte l'Otan. Selon le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, l'Otan doit diriger "aussi vite que possible" les opérations de la coalition internationale militaire en Libye. Le chef de la diplomatie britannique estime qu'"un commandement et un contrôle unifiés" sont nécessaires afin que les opérations soient "solides" en Libye. "Nous nous attendons à ce que cela soit bientôt effectif", a-t-il ajouté. Les pays de l'Otan doivent se rencontrer jeudi en fin après-midi pour tenter de finaliser le rôle de l'Alliance atlantique dans l'opération en Libye, en dépit de leurs divergences persistantes.

Un chasseur français a abattu un avion militaire libyen ne respectant pas la zone d'exclusion au-dessus de la Libye, rapporte jeudi la chaîne de télévision américaine ABC News sur son site internet. A Paris, l'état-major français n'a pas confirmé l'information.

14h28. Pénurie de carburant. La Libye, membre de l'Opep, souffre d'une pénurie de carburants nécessitant des importations, a annoncé jeudi un responsable du secteur énergétique qui redoute que les forces alliées ne stoppent un pétrolier attendu au port de Tripoli. "Un navire transportant du fioul est attendu en Libye mais je crains que les Etats-Unis, la France et les forces de la coalition ne le stoppent ou le bombardent (...) La question de la pénurie de carburants sera réglée si cette cargaison arrive à bon port".

14h00. L'Otan bloque le trafic d'armes. L'Alliance atlantique qui a entamé ses patrouilles au large de la Libye pour faire respecter l'embargo sur les armes décidé par l'ONU "ferme la porte d'entrée principale", a indiqué jeudi à Naples, l'amiral italien Rinaldo Veri. "La voie maritime est le moyen le plus facile, rapide et direct pour faire arriver des armes en Libye. Nous sommes en train de fermer cette voie d'accès", a expliqué l'amiral, chef de l'opération baptisée Unified Protector. L'opération vise "à réduire le nombre d'armes, matériel associé et mercenaires arrivant ou partant des eaux territoriales libyennes", a-t-il expliqué.

13h45. 800.000 étrangers dans le pays. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime à 800.000 le nombre de ressortissants étrangers se trouvant toujours en Libye, a indiqué Laurence Hart, chef de mission de cette organisation à Tripoli.

12h55 . Nouvelles frappes aériennes près de Tripoli. L'aviation occidentale a de nouveau visé jeudi le quartier de Tadjoura à Tripoli, où se trouve une base militaire déjà visée mercredi.

un fief de Kadhafi, situé à 750 km au sud de Tripoli.

12h32. Villepin ne veut pas de commandement de l'Otan. L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a réaffirmé jeudi son opposition à "une direction ou un commandement de l'OTAN" pour les opérations militaires menées en Libye qui, a-t-il estimé, favoriserait rapidement "un retournement de l'opinion arabe".

12h30. Attaque de l'aviation française. L'aviation française a bombardé une base aérienne en Libye, située dans les terres, à 250 km au sud des côtes libyennes, dans la nuit de mercredi à jeudi.

12h10. La résolution de l'ONU est "extrêmement large". Le ministre de la Défense Gérard Longuet a affirmé jeudi que la résolution 1973 de l'ONU possédait une "base juridique extrêmement large" permettant "des formes d'interventions" avec des tirs au sol, "sans déploiement au sol" de forces terrestres.

12h00. L'Egypte va rester en dehors du conflit. "Je pense que les Egyptiens ont été très clairs et n'ont pas l'intention de s'impliquer dans le conflit en Libye", a déclaré un diplomate occidental, sous couvert d'anonymat. Le Wall Street Journal avait écrit vendredi dernier que l'Egypte fournirait des armes légères aux rebelles libyens pour combattre les forces loyales au colonel Kadhafi malgré l'embargo sur les armes décrété le 26 février par les Nations unies.

11h30. Les rebelles disposent de "1.000 hommes entraînés". C'est le tout nouveau ministre des Finances, Ali Tarhouni, issu du gouvernement formé la veille par la rebellion qui l'affirme, sans toutefois donner le nombre total de combattants, qui seraient "non entraînés", lit-on sur le site internet de Al-Jazira.

Malgré les frappes de la coalition, des chars de l'armée régulière libyenne sont toujours dans le centre de Misrata, témoigne un habitant. Selon ce dernier, les forces loyalistes ont pris mercredi le port de Misrata, troisième ville de Libye dont les rebelles tentent de garder le contrôle.

11h20. Chasse aux pro-Kadhafi dans Benghazi. Des dizaines de militants pro-Kadhafi ont été tués ou arrêtés ces derniers jours dans le fief de l'opposition, rapporte le quotidien britannique The Telegraph.

10h47. La crise risque de favoriser "le terrorisme". Le ministre des Affaires étrangères algérien estime que "ce qui se passe en Libye peut être considéré comme une chance de plus que nous donnons aux terroristes", dans un entretien au quotidien francophone L'Expression. C'est un séisme qui provoquera "le foisonnement d'armes dans la région" et cela "ne concernera pas seulement les Libyens mais tous ses pays voisins plus particulièrement l'Algérie", prévient le ministre.

10h39. Un sous-marin britannique a lancé une nouvelle salve de missiles Tomahawk contre les systèmes de défense anti-aérienne en Libye lors d'une attaque coordonnée avec la coalition internationale, a annoncé jeudi le ministère britannique de la Défense.

09h51. L'Otan prêt à prendre le relais. L'Otan, appelé à s'occuper de la zone d'exclusion aérienne et de l'embargo maritime, a finalisé l'essentiel de sa structure de commandement pour cette mission, selon un diplomate allié. Le commandement opérationnel au jour le jour et le commandement spécifique des opérations navales seront situés sur la base italienne de l'Alliance atlantique à Naples, dans le Sud du pays, tandis que la conduite des missions aériennes sera dans les faits réalisée sur la base de Poggio Renatico, au Nord de l’Italie.

La coalition internationale menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne va "continue les frappes aériennes" sur des cibles militaires en Libye, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie française. "Nous ciblons sur les moyens militaires et sur rien d'autre", a affirmé le ministre à la radio RTL. "Cela va continuer le temps nécessaire", a-t-il ajouté, en estimant que le début des opérations depuis samedi est "un succès".

09h01. Kadhafi pense pouvoir gagner, selon Silvio Berlusconi. Le chef du gouvernement italien estimé qu'il était trop tôt pour tenter une médiation dans le conflit en Libye car le colonel Mouammar Kadhafi pense encore pouvoir gagner, dans une interview jeudi au quotidien Corriere della Sera. "En ce moment, personne ne peut rien dire avec certitude sur l'issue et la durée de la mission. Il me semble que le moment n'est pas encore mûr pour une médiation. (Le Premier ministre russe) Vladimir Poutine pense la même chose. Kadhafi pense encore pouvoir gagner car il contrôle complètement la capitale" Tripoli, a déclaré le "Cavaliere".

08h12. La coalition internationale menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne va "continuer les frappes aériennes" sur des cibles militaires en Libye, a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. "Nous ciblons sur les moyens militaires et sur rien d'autre", a affirmé le ministre à la radio RTL. "Cela va continuer le temps nécessaire", a-t-il ajouté, en estimant que le début des opérations depuis samedi est "un succès".

07h41. Une majorité d’Américain approuve l’intervention. Selon un sondage Ipsos pour Reuters, 60% des Américains interrogés soutiennent l'action militaire engagée en Libye par les Etats-Unis et leurs alliés pour imposer une zone d'exclusion aérienne afin de protéger les civils des attaques des troupes de Mouammar Kadhafi. 48% des personnes interrogées jugent que la manière dont Barack Obama supervise l'opération, en tant que commandant en chef des Etats-Unis, est marquée par "la prudence et la consultation", 36% par "l'indécision et les tâtonnements" et 17% par "la force et la décision". Seules ces trois possibilités étaient offertes aux sondés.

06h32. Le gouvernement libyen parle de victimes de la coalition. Les autorités libyennes ont conduit des journalistes dans un hôpital de Tripoli pour leur montrer les cadavres de 18 soldats et civils qui ont selon elles ont été tués dans des frappes aériennes occidentales au cours de la nuit. Les responsables de Tripoli accusent les forces occidentales d'avoir tué des dizaines de civils depuis le début des raids samedi. L'armée américaine dément que des civils aient péri dans les attaques.

ont été entendus tôt le matin à Tripoli, la capitale libyenne, sans que l’on connaisse l’origine des détonations.