Les "super-bonus" des agriculteurs dévoilés sur le net

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le montant des aides de la PAC était jusqu'ici l'un des secrets les mieux gardés en Europe. Depuis mercredi, minuit, c'est fini : les Etats de l'Union européenne ont l'obligation de publier sur internet la liste intégrale de ceux qui perçoivent des subventions.

Combien touche mon voisin de l'Europe ? Depuis mercredi, minuit, les agriculteurs et le grand public peuvent répondre à cette interrogation : en vertu d'un règlement européen âprement négocié en 2006, tous les Etats européens sont obligés de publier la liste intégrale et nominative des bénéficiaires de l'ensemble des subventions agricoles européennes sur leur territoire.

En France, c'est sur le site de l'agence de service et de paiement du ministère de l'Agriculture et de la Pêche que les données peuvent être consultées. Tri par date, par village, par montant : les critères de choix sont nombreux.

Sur cette page, une fois cochée la case "paiements directs aux agriculteurs au titre du Feaga", on apprend par exemple qu'il y a très exactement 37 bénéficiaires d'une aide supérieure à 1 million d'euros.

Parmi eux, on retrouve sans surprise des groupes agroalimentaires, comme le volailler Doux, qui a perçu près de 63 millions d'euros entre octobre 2007 et octobre 2008. Suivent des grands groupes sucriers comme Saint Louis Sucre, Tereos ou Eurosugar, qui ont bénéficié d'aides comprises entre 8 et 50 millions d'euros.

Mais, comme l'explique Pascal Berthelot, on trouve également quelques associations caritatives parmi les plus gros bénéficiaires :

 

Certains agriculteurs ne comprennent pas les raisons de cette publication. Ecoutez Rodolphe Thomassin, agriculteur dans le Val-d'Oise :

 

 

D'autres, en revanche se réjouissent : interrogé par le magazine Challenge, le syndicaliste José Bové affirme que "cela fait apparaître que le système actuel est totalement dépassé et très injuste" :

En Allemagne, le gouvernement refuse de publier cette liste : certains tribunaux administratifs régionaux, saisis par des agriculteurs mécontents, jugent que la publication exigée par l'Union porte atteinte à la portection nécessaire des données personnelles.