Les sondes Pitot Thales officiellement déconseillées

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A contrario du Bureau d'enquêtes et d'analyses, Airbus et l'Agence européenne de sûreté aérienne ont recommandé de les remplacer par des sondes d'autres marques.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a estimé samedi qu'il ne lui était pas possible de faire une éventuelle recommandation concernant les sondes Pitot, sur la sellette depuis la catastrophe du Rio-Paris, tant qu'il ne connaissait pas les raisons exactes de l'accident.

Le BEA se démarque donc des consignes données par Airbus et l'Agence européenne de sûreté aérienne vendredi. Airbus a ainsi recommandé de remplacer au moins deux sondes Pitot de marque française Thales sur trois par des modèles de l'américain Goodrich sur les A330 et A340. Après l'accident du vol AF 447 Rio-Paris, "on a demandé à nos clients de nous faire part de leur retour d'expérience sur les performances de leurs sondes Pitot", a précisé la porte-parole du constructeur aéronautique européen.

Quelques heures plus tard, l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA)a aussi recommandé l’interdiction du modèle Thales de sondes Pitot. Dans le détail, toutes les sondes de type "Thales-AA", le modèle qui équipait le vol AF 447 Rio-Paris, seraient interdites. L'utilisation des capteurs plus récents, les "Thales-AB", serait "limitée" : il ne pourrait y avoir qu'un seul élément de ce type par avion, sur les trois qui équipent les appareils.

Première compagnie à appliquer ces consignes : Air France a annoncé vendredi le remplacement prochain sur ses A330 et A340 d'une partie des sondes de vitesse fabriquées par Thales par des modèles conçus par le groupe américain Goodrich qui équipent déjà 70% des appareils dans le monde.

C’est une bonne nouvelle mais elle arrive un peu tard, a réagi en substance sur Europe 1 Sylvain Maier, l’avocat de l'association des familles des victimes du crash AF 447 :

 

 

En plus du crash de l'AF 447 Rio-Paris, les sondes Pitot sont également au centre d’une enquête, après un incident survenu sur un Airbus A-320 d’Air France reliant Rome et Paris rendu public mercredi. En revanche, les sondes Goodrich n'ont jamais été mises en cause.

"Une page est définitivement tournée", assure Bernard Chabbert, le consultant aéronautique d’Europe 1 :

 

 

Thales a répondu à la mise en accusation de ses sondes, en assurant qu'elles étaient "conformes aux critères de spécification" et avaient été "certifiées par les autorités".