Le procès de Karadzic ajourné à lundi

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Si lundi, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie s'obstine à boycotter son procès, le juge du TPI consultera les parties mardi.

A l'issue de la deuxième journée mardi, le procès pour génocide de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été ajourné à lundi par un juge du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie à La Haye. Le souci vient du fait que l'accusé s'obstine à boycotter les audiences.

C'est donc lundi que l'accusation poursuivra sa présentation des charges qui pèsent contre Radovan Karadzic. Onze chefs d'accusation pour crimes de guerre que l'accusé rejette. Il est notamment inculpé de génocide pour le massacre de 8.000 Musulmans de Bosnie à Srebrenica et pour d'autres atrocités commises durant la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. "Ce procès est, votre honneur, celui de ce commandant suprême, un homme qui a exploité les forces du nationalisme, de la haine et de la peur pour mettre en oeuvre sa vision d'une Bosnie ethniquement divisée : Radovan Karadzic", a attaqué le procureur Alan Tieger.

Radovan Karadzic, 64 ans, avait déjà boycotté l'ouverture lundi de son procès au motif que sa défense, qu'il assure lui-même, n'était "pas prête". Les magistrats avaient ajourné l'audience. L'accusé, qui avait réclamé en vain en septembre dix mois supplémentaires pour se préparer, avait informé le 21 octobre les juges du TPIY qu'il ne se présenterait pas à l'ouverture de son procès, prévu pour durer deux ans.

"Si l'accusé restait absent de la procédure lundi, une audience aurait lieu mardi 3 novembre" pendant laquelle les parties seraient invitées à s'exprimer sur les suites du procès, a expliqué le juge sud-coréen O-Gon Kwon. L'accusation et la défense devront donner leur avis sur la poursuite ou non du procès en l'absence de l'accusé et sur la commission d'office d'un avocat et "les différents rôles" que ce dernier pourrait jouer, ou la nomination d'un "ami de la Cour", un amicus curiae, qui pourrait représenter les droits de l'accusé. Le juge Kwon leur a aussi demandé d'examiner la question d'un "éventuel ajournement du procès pour donner un temps suffisant à l'avocat commis d'office pour se préparer".

Radovan Karadzicest en prison depuis juillet 2008, date à laquelle il a été arrêté à Belgrade après treize ans de cavale et une longue traque.