Le héros de l'insurrection du Ghetto de Varsovie est mort

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Dernier commandant de l'insurrection héroïque du Ghetto juif de Varsovie contre les nazis en 1943, Marek Edelman est décédé à 90 ans.

"Il fallait bien que quelqu'un reste ici pour s'occuper de tous ceux qui y ont péri" : héros de la Résistance polonaise et "mémoire" de l’insurrection du Ghetto de Varsovie, Marek Edelman est mort, vendredi, à Varsovie, à 90 ans.

Né dans une famille de Juifs engagés dans le parti socialiste juif, le jeune Edelman est dès l'enfance imprégné de l'idéologie de ce parti ouvrier antisioniste de l'Europe de l'est. Sa famille s'était installée à Varsovie quand il était tout petit.

Quand éclate la Seconde guerre mondiale, il se retrouve enfermé par les Allemands avec près d'un demi-million de Juifs dans le ghetto de Varsovie. Coursier dans un hôpital, il publie des revues clandestines du Bund dont il est devenu membre comme ses parents.

En avril 1943, les Allemands décident de liquider le ghetto où il ne reste plus que 60.000 Juifs, la majorité ayant déjà été déportée vers le camp d'extermination de Treblinka.

Regardez ce film, issu des "Actualités Pathé", retraçant l'histoire du Ghetto de Varsovie :

C'est alors que les organisations juives du ghetto se lancent dans un combat "pour l'honneur" contre les nazis. "Nous n’avions aucune chance de gagner. Nous n'avions pour nous tous qu'une seule mitrailleuse, des pistolets, des grenades, des bouteilles avec de l'essence et tout juste deux mines dont l'une n'a même pas explosé", racontait Edelman.

L’insurrection dure pourtant trois semaines. Lorsque Mordechaj Anielewicz, 24 ans, le commandant de l'insurrection, pris au piège, se suicide, c'est Edelman qui reprend le commandement pour les derniers jours de combats.

Pour venir à bout de l'insurrection, les Allemands décident de brûler tout le ghetto, maison par maison. "Ce sont les flammes qui l'ont emporté sur nous, pas les Allemands", résumait Marek Edelman.

Finalement, il réussit, avec quelques derniers combattants, à sortir du ghetto le 10 mai, par des égouts. Après la guerre, il fait des études de médecine et devient un cardiologue connu. Bien que la majorité des survivants juifs aient émigré en Israël, lui a décidé de rester en Pologne.

Son engagement au côté de l'opposition anti-communiste dès les années 70, puis dans Solidarité, lui a valu d'être interné lorsque le général Jaruzelski imposa la loi martiale en Pologne le 13 décembre 1981.