Le débat sur le suicide assisté rebondit en Angleterre

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
La plus haute instance judiciaire britannique a demandé jeudi à la justice de clarifier la loi sur le suicide assisté.

"J'ai le sentiment qu'on m'a rendu la vie". Debbie Purdy, une Anglaise atteinte de sclérose en plaque, a accueilli avec enthousiasme la demande des Law Lords jeudi. La plus haute instance judiciaire britannique a demandé à la justice de clarifier la loi sur le suicide assisté, donnant ainsi satisfaction à cette femme de 46 ans.

La Cour d’appel suprême se prononçait sur un appel de Debbie Purdy. Elle voudrait savoir si son mari, le violoniste cubain Omar Puente, risque d'être poursuivi en justice s'il l'aide à se rendre dans un pays où le suicide assisté est légal.

Debbie Purdy a dit à plusieurs reprises qu'elle avait l'intention de se rendre en Suisse et de prendre une dose mortelle de barbituriques prescrits par les médecins de l'association helvète Dignitas afin de mettre fin à ses jours si ses conditions de vie devenaient insupportables.

Si en Suisse le suicide assisté est toléré, il est illégal au Royaume-Uni d'aider autrui à commettre un suicide ou de donner des conseils ou les moyens de le faire. "Il est important que la justice prenne dorénavant conscience du besoin de se prononcer sur une ligne de conduite spécifique dans ce domaine", a déclaré l’avocat de Debbie Purdy, Saimo Chahal.

Saimo Chahal a évoqué une "victoire fantastique", soulignant que les Law Lords avaient pris leur décision à l'unanimité. Sa cliente avait jusque-là buté sur le refus des autorités d’accéder à sa demande. Keir Starmer, le responsable des poursuites judiciaires, a indiqué jeudi qu'il allait "s'efforcer" d'établir une ligne de conduite "d'ici la fin de septembre" afin de déterminer "les facteurs principaux pour ou contre le lancement de poursuites judiciaires".