Le grand âge a parfois du bon. Comme celui de pouvoir présider la session inaugurale du Parlement européen. En tant que doyen d'âge de la prochaine assemblée, Jean-Marie le Pen, 80 ans, devrait bénéficier de cet honneur au lendemain des européennes. Mais c’est sans compter sur l’obstination des eurodéputés, bien décidés à lui faire passer son tour.
Un amendement déposé par les présidents des deux plus grands groupes politiques du Parlement, le socialiste allemand Martin Schulz et le conservateur français Joseph Daul, mais qui a également le soutien des Verts et des Libéraux, prévoit d'annuler la règle du doyen d'âge.
Jusqu'à l'élection d'un nouveau président, la session constitutive du nouveau Parlement issu des urnes serait présidée, non par le plus âgé des députés présents, mais par le président sortant ou, à défaut, par un vice-président sortant. Dans l'hypothèse peu probable où ni le président sortant, ni les quatorze vice-présidents sortants ne font partie des députés réélus, ce sera le député "ayant exercé le plus long mandat" qui remplira la fonction.
Les principaux groupes politiques du Parlement s'étaient entendus sur ce principe fin mars, au lendemain d'un nouveau dérapage du chef du Front national, qui avait réitéré en plein hémicycle que les chambres à gaz étaient un "détail" de l'Histoire, propos pour lesquels il a déjà été condamné dans son pays par la justice.