Le Hamas fait pression sur Israël en 3D

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Il a mis en ligne un dessin animé qui avertit que Gilad Shalit pourrait mourir en captivité.

La guerre psychologique entre le Hamas et Israël autour du soldat Gilad Shalit prend une nouvelle tournure. La branche armée du mouvement islamiste palestinien a posté dimanche sur son site internet un dessin animé pour faire pression sur Israël. Il avertit l’Etat hébreu que si l'échange de prisonniers ne s'effectue pas rapidement, le sort du sergent sera semblable à celui du pilote israélien Ron Arad, enlevé au Liban en 1986 et présumé mort en captivité.

Dans cette vidéo de trois minutes, on voit le père du sergent de Tsahal, Noam Shalit, déambuler au milieu de rues désertes, sous des panneaux publicitaires rappelant les promesses des dirigeants israéliens de ramener son fils. Devenu voûté et barbu, il finit par recevoir le corps de Gilad Shalit dans un cercueil drapé par un drapeau israélien.

Cette méthode se démarque des traditionnelles dénonciations enflammées de l'Etat juif par les radicaux islamistes au pouvoir dans la bande de Gaza. La qualité du film d’animation tranche avec l’amateurisme habituel des vidéos du mouvement. Les islamistes avouent chercher à toucher l'opinion publique israélienne dans son ensemble pour débloquer le dossier.

Bientôt 4 ans de captivité

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement condamné "l'exploitation cynique par les chefs du Hamas des sentiments de la famille Shalit" qui "montre plus que tout le caractère terroriste de cette organisation". Il avait précisé en mars qu'Israël avait accepté d'échanger des prisonniers palestiniens contre le sergent Shalit, âgé de 23 ans et qui a aussi la nationalité française, mais qu'il est opposé à la libération de certains Palestiniens "symboles du terrorisme", que réclame le Hamas.

L'Etat hébreu serait prêt à libérer 450 prisonniers palestiniens en échange de son soldat, enlevé le 25 juin 2006 à la lisière de Gaza, en territoire israélien, par trois groupes armés palestiniens, dont l'un relevant du Hamas. Mais le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, fait porter la responsabilité de l'échec des discussions sur ce qu'il appelle l'"intransigeance" d'Israël.