La jeunesse espagnole en ébullition

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SH avec agences , modifié à
Depuis lundi, les jeunes Espagnols, très touchés par le chômage, manifestent tous les jours.

Depuis le début de la semaine, les rassemblements se multiplient dans les rues des grandes villes d’Espagne. Alors que se tiennent dimanche les élections municipales, les Espagnols veulent dénoncer le système politique en place et le chômage qui ronge la jeunesse du pays.

L’Espagne compte aujourd’hui le taux de chômage le plus élevé de l’Union européenne : 21%. Les plus touchés sont les jeunes : 45% des moins de 25 ans n’ont pas d’emploi, à tel point que le FMI les avaient surnommés "la génération perdue".

Les jeunes campent sur les places du pays

Ils sont donc nombreux à compter manifester jusqu’aux élections dimanche, quitte à camper, comme à Grenade, ou de façon plus marquante sur la place Puerta del Sol à Madrid. Un clin d’œil aux révolutions du monde arabe et à la désormais historique place Tahrir en Egypte. Les participants s’organisent notamment grâce aux réseaux sociaux sur Internet et à Twitter.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plus d’un millier de manifestants s’y étaient regroupés, défiant ainsi l’interdiction de se regrouper sur les places. Les autorités n’ont pas tenté de les déloger.

La commission électorale espagnole a annoncé jeudi soir que les manifestations seraient interdites samedi et dimanche. Selon le quotidien El Pais, les responsables du mouvement des jeunes ont convoqué une assemblée générale pour décider ou non de se plier à l'interdiction de manifester.

Les municipales en vue

"Los indignados", les indignés, comme les appellent les médias, demandent aux électeurs de ne voter dimanche pour aucun des deux grands partis du pays, le PSOE (socialiste) et le PP (Parti populaire, opposition de droite). Les électeurs sont conviés aux urnes dans 13 régions et 8.116 communes.

Des sondages donnent le PP gagnant à Séville, quatrième ville du pays que le PSOE administre depuis 12 ans. Barcelone, deuxième ville du pays, pourrait être emportée par les nationalistes catalans du CiU, mettant fin à 32 ans de pouvoir socialiste. Ce qui ne laisserait au PSOE aucune des quatre plus grandes villes, qui regroupent 14% de la population.