"La Suisse et la France sont des pays amis"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Berne menace de rompre la coopération fiscale suite à l’affaire HSBC si Paris ne rend pas les documents volés.

La Suisse n’a pas digéré l’affaire des listings de la banque HSBC sur les évadés fiscaux. Son ambassadeur en France, Ulrich Lehner, a expliqué que Berne attendait toujours que Paris lui rende ces documents, qui ont seulement été saisis pour l’instant. "Aussi longtemps qu’on n’y verra pas plus clair et que l’autorité française ne répondra pas à la commission rogatoire", la Confédération helvétique suspendra l'adoption par son parlement d'une nouvelle convention fiscale avec la France.

"Si la France avait fait une demande d’entraide administrative en respectant les conditions de l’accord, la Suisse […] aurait évidemment livré ces informations" s’est défendu Ulrich Lehner, qui a estimé que "le recours à des données volées ne correspondait pas aux critères d’Etat de droit" telles que les conçoit la Suisse.

"A l’époque où on négociait cet accord, les autorités françaises avaient apparemment déjà connaissance de ces listes", a regretté Ulrich Lehner, qui ne semble pas craindre l’inscription de la Suisse sur la liste noire française des paradis fiscaux. Il a ajouté par ailleurs ne pas redouter d’être remis sur la liste noire de l’OCDE si le parlement helvète n’adoptait pas la nouvelle convention fiscale. Douze accord bilatéraux ont été signés. Berne estime donc que ce n’est pas l’accord franco-suisse qui a été déterminant pour le blanchir.

"La Suisse et la France sont des pays amis, nous avons beaucoup en partage, [..] les événements de ces dernies jours ont montré qu’un certain nombre de questions se posent", a relativisé Ulrich Lehner.

Il a défendu le secret bancaire. "Il reste pour les domiciliés en Suisse. Ceux qui paient leurs impôts en Suisse" en bénéficieront toujours.