Karadzic apparaît enfin à son procès

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L’ex-chef politique des Serbes de Bosnie a comparu mardi pour la première fois devant le TPIY de La Haye.

Radovan Karadzic a enfin daigné se présenter mardi à son procès devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye. C’est la première fois que l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, jugé pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995), apparaît devant la juridiction depuis le début des audiences le 26 octobre.

La journée de mardi était consacrée à une audience de procédure destinée à entendre les parties sur la façon dont doit se poursuivre le procès, ce qui a sans doute motivée la présence de l’accusé. Radovan Karadzic a d’ailleurs répété qu’il n’était pas prêt à se défendre. "Je serais vraiment un criminel si j'acceptais d'être présent à mon procès sans être prêt", a-t-il déclaré, provocateur. "Cela n'est pas dans l'intérêt de la cour ni des Nations unies, cela ne peut être dans leur intérêt de ne pas mener un procès correctement."

Radovan Karadzic, assisté en coulisses par une vingtaine de juristes, a décidé d’assurer sa défense seul. Il avait réclamé en vain en septembre dix mois supplémentaires pour préparer sa défense, arguant qu'il devait prendre connaissance du million de pages du dossier à charge de l'accusation avant l'ouverture de son procès. Mais les juges l’ont averti que son procès pourrait continuer en son absence ou qu'un avocat pourrait lui être commis d'office, une solution que l’accusé rejette.

Le procès a été ajourné dans l’attente de la décision des juges, attendue dans la semaine, sur la suite à donner aux audiences. "La chambre donnera sa décision par écrit sur ce sujet plus tard cette semaine", a déclaré le juge sud-coréen O-Gon Kwon, qui présidait l'audience de procédure. Par conséquent, l’audience prévue mercredi au cours de laquelle un premier témoin de l'accusation devait être entendu est annulée.

Radovan Karadzic est jugé pour avoir orchestré un nettoyage ethnique durant la guerre de Bosnie, qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995. Il plaide non-coupable, et risque la prison à vie. Son procès est prévu pour durer deux ans.

> Le procès Karadzic ajourné