Kadhafi s’en prend à l’ONU

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Avant Mahmoud Ahmadinejad, le dirigeant libyen a pris la parole pour fustiger le fonctionnement des Nations unies.

Pour sa première intervention à la tribune des Nations unies, mercredi, Mouammar Kadhafi n’a pas pris de gant. Le dirigeant libyen, qui vient de fêter ses 40 ans à la tête de son pays, a fustigé sans réserve le fonctionnement du conseil de sécurité de l’ONU, divisés entre membres permanents (Etats-Unis, Angleterre, Japon, Russie, France) et non-permanents. "Le préambule de la Charte dit que toutes les nations sont égales qu'elles soient petites ou grandes", a-t-il déclaré sous quelques applaudissements.

"Le Conseil de sécurité ne nous a pas procuré la sécurité mais la terreur et les sanctions", a poursuivi Mouammar Kadhafi, revêtu d'une tenue traditionnelle de couleur marron, une broche noire aux contours de l'Afrique accrochée à sa poitrine. Et le dictateur libyen de souligner que "65 guerres" ont éclaté depuis la création de cette instance il y un peu plus de 60 ans.

Le dictateur libyen, qui a pris la parole pendant 1h35, quand seulement 15 minutes étaient imparties aux chefs d'Etat et de gouvernement, s’en est ensuite pris, dans la même logique, au droit de veto octroyé au aux membres permanents et qui, selon lui, "doit être supprimé. (…) Nous ne l'acceptons pas et nous ne le reconnaissons pas."

Cette intervention polémique en précède une autre, qui promet de créer de nombreux remous, celles de Mahmoud Ahmadinejad. Beaucoup craignent un dérapage négationniste ou antisémite du président iranien. "Je pense qu'il incombera à tous les pays et dirigeants raisonnables de boycotter son apparition et son discours", a déclaré le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, qualifiant Mahmoud Ahmadinejad de "voyou brutal" et de "dictateur barbare".

De source proche de Nicolas Sarkozy, on assure que les représentants des 27 pays de l’Union européenne quitteraient l’enceinte de l’Assemblée générale de l’ONU si Mahmoud Ahmadinejad niait l’Holocauste, comme ils l’avaient fait à la conférence de l'ONU sur le racisme "Durban II", en avril dernier, à Genève.

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