Israël provoque un tollé avec son projet de colonies

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"Cela rend les Palestiniens amers, de telle manière que cela peut finir par être très dangereux", a estimé Barack Obama.

Le ministère israélien de l'Intérieur a autorisé mardi la construction de 900 logements dans le quartier de Gilo, à Jérusalem-est. En pleine controverse internationale sur la colonisation et alors que le processus de paix est plus que jamais au point mort, la décision a provoqué une vague d’indignations.

A commencer par celle des Etats-Unis, pourtant allié d’Israël. Barack Obama a déploré mercredi la décision israélienne qu'il a qualifiée de potentiellement "très dangereuse". "Je crois que cela rend les Palestiniens amers, de telle manière que cela peut finir par être très dangereux", a mis en garde le président américain, dans des termes inhabituellement critiques.

Côté français, Bernard Kouchner a dit regretter ce projet de colonies. Mais le ministre des Affaires étrangères, qui effectue justement une visite éclair en Israël, a aussi appelé au dialogue, exigeant la reprise des négociations politiques "face à face". L'Union européenne s'est dite "consternée" par la décision israélienne tandis que la Russie l’a qualifiée d'"inacceptable". L'ONU, par la voix de son secrétaire général, Ban Ki-moon, a estimé qu’Israël "minait" ainsi les efforts de paix et jetait "un doute sur la viabilité d'une solution à deux Etats".

L'Autorité palestinienne avait, dès mardi, condamné "sévèrement" l’initiative israélienne. "Les colonies doivent être stoppées. C'est le seul moyen de revenir à un véritable processus de paix", a commenté le principal négociateur palestinien Saëb Erakat.

Selon le quotidien israélien Haaretz, le premier ministre Benjamin Netanyahu aurait demandé dès mardi à ses ministres de faire profil bas sur cette affaire. La partie orientale de Jérusalem, où vivent quelque 180.000 Israéliens (installés dans une douzaine de nouveaux quartiers) ainsi que 270.000 Palestiniens, a été conquise durant la guerre de 1967 puis annexée. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.