Israël : Olmert au cœur d’un scandale

© REUTERS
  • Copié
Europe1.fr (avec AFP)
L’ex-Premier ministre a été reconnu comme principal suspect d'un énorme scandale immobilier.

Les médias israéliens parlent du plus gros scandale de l’histoire du pays. L’affaire du complexe immobilier baptisée "Holyland" secoue l’Etat hébreu jusqu’aux plus hautes sphères de l’appareil politique. Car le principal suspect dans ce dossier n’est autre que l'ex-Premier ministre israélien Ehoud Olmert, comme la justice l’a révélé jeudi après avoir levé un ordre de censure sur son nom. Auparavant, la justice avait seulement évoqué "une haute personnalité publique", dont les initiales correspondaient à celles d’Ehoud Olmert.

L’ancien chef du gouvernement est accusé d'avoir reçu un pot-de-vin de 3,5 millions de shekels (700.000 euros) lorsqu'il était maire de Jérusalem (1993-2003), ont précisé les médias, selon lesquels il doit être interrogé prochainement par la police. Il est revenu précipitamment de l'étranger dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un spectaculaire complexe de luxe

Mercredi, un ancien édile de Jérusalem, Uri Lupolianski, qui avait succédé en 2003 à Ehoud Olmert à la tête de la municipalité, avait été arrêté par la police pour son implication présumée dans une affaire de pots-de-vin versés pour la construction d'un gigantesque complexe immobilier baptisé "Holyland". Un ex-associé de l’ancien Premier ministre, Uri Messer, ainsi que des officiels de la mairie de Jérusalem et plusieurs hommes d'affaires, soupçonnés d'être mouillés dans le scandale, ont également été arrêtés la semaine dernière.

Erigé sur un des plus pittoresques sites de Jérusalem, "Holyland" devait initialement accueillir trois hôtels, mais finalement c'est un spectaculaire complexe immobilier de luxe qui a été bâti. Ce projet impopulaire, dénoncé par les médias comme un "monstre esthétique qui défigure Jérusalem", a bénéficié de multiples dérogations concernant le plan d'occupation des sols, ce qui a permis la construction de centaines de logements, bien au-delà des limites imposées normalement par les règlements.

A 64 ans, l’avenir d’Ehoud Olmert s’annonce des plus sombres. Il est en effet en procès, depuis septembre 2009, pour trois autres scandales.