GB : la taupe à l’origine du scandale des notes de frais s’explique

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Il s'agit d'un fonctionnaire qui voulait dénoncer le train de vie des parlementaires et le sous-équipement des troupes en Afghanistan.

La taupe à l’origine du "plus gros scandale parlementaire depuis deux siècles", selon le premier ministre britannique Gordon Brown, s’explique. S’il a décidé de dévoiler les notes de frais de ses députés, c’est pour dénoncer leur train de vie indécent vis-à-vis du sous-équipement des troupes britanniques en Afghanistan, apprend-on dans le livre "No Expenses spared" ("Aucune dépense epargnée"), qui paraît vendredi, et dont le Daily Telegraph publit quelques extraits.

"Ce n'est pas facile de voir, aux informations, un cercueil recouvert du drapeau britannique puis d'aller travailler le lendemain et de voir sur son écran d'ordinateur que les députés s'en mettent plein les poches", raconte cet employé du Stationery Office, l’administration qui était chargée d’édulcorer les fichiers de dépenses des députés avant leur publication, à laquelle s’était engagé le Parlement britannique en 2008.

Le livre, écrit par deux journalistes d’investigation du quotidien qui a révélé l’affaire – The Daily Telegraph – relate comment les agents du Stationery Office sont devenus hystériques lorsqu’ils ont découvert les notes de frais des parlementaires. Celle de Gordon Brown pour un abonnement au bouquet Sky TV Sports à 36 £, les a particulièrement marqués.

Des soldats figuraient parmi les agents de sécurité du Stationery Office, chargés de s’assurer qu’aucune information ne fuitait de la part de la vingtaine d’employés de cette administration. Ils travaillaient là car ils avaient besoin d’argent pour s’acheter des bottes, des gants ou des gilets pare-balles plus efficaces que ceux fournis par l’armée britannique.

"Entendre parler de soldats obligés de travailler [en dehors de leur service] afin de gagner de quoi s’acheter un équipement décent, pendant que les députés utilisaient l’argent public pour s’offrir toutes sortes de choses extravagantes, a accentué le sentiment qu’il fallait que le public soit informé", témoigne la taupe.

"Tout le monde, dans ce bureau, était payé une misère pour son travail, témoigne encore l’employé auteur des révélations. Pendant ce temps, les députés étaient bien payés et se faisaient rembourser des fortunes pour leurs dépenses. Mais qu’ont-ils fait pour nous ces dix dernières années ? C’est pour cela que j’ai fait fuiter l’information : parce que le public britannique mérite mieux."

> Le scandale des notes de frais