Finies les disputes pour le couple "Merkhollande"

© AFP/DOMINIQUE FAGET
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Hélène Kohl et , modifié à
Après des débuts difficiles, le couple franco-allemand semble avoir trouvé sa vitesse de croisière, à la faveur d'une union après les attentats de janvier à Paris.

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas connu la France et l'Allemagne aussi unies. La chancelière allemande se rend vendredi à Paris pour un déjeuner avec le chef de l'Etat français. Ils y discuteront notamment du cessez-le-feu en Ukraine qu'ils ont d'une voix commune contribué à obtenir. La conservatrice Angela Merkel et le social-démocrate François Hollande ont connu des débuts difficiles. Mais aujourd'hui, le couple franco-allemand porte de nouveau bien son nom.

Une France digne pendant les attentats. "Pourquoi s'entendent-ils aussi bien ?", s'interroge Bild, le journal le plus lu Outre-Rhin. Une image arrive immédiatement en tête pour expliquer cette soudaine entente. Celle d'Angela Merkel, les yeux fermés, penchée sur l'épaule de François Hollande le jour de la marche républicaine, après les attentats de Paris au mois de janvier. Le 11 janvier 2015, "Merkhollande" est né.

Les attentats de janvier ont été un déclic pour les Allemands, impressionnés par la capacité de Hollande à endosser un véritable leadership. A Berlin, rien ne fait plus peur qu'une France affaiblie. Mais ce dimanche de janvier,  on (re)découvre une France frappée de plein fouet mais assez forte pour réunir le monde entier sur le pavé parisien.

Un accord sur l'Ukraine. De cet amour retrouvé naît un discours, une voix unique sur l'Ukraine. "Surprenant", pour la radio Deutsche Welle, mais le résultat est là : un premier accord depuis six mois entre Kiev et les séparatistes, avec Vladimir Poutine comme co-signataire. Même, la réalité concrète de la trêve n'a pas cours dans tout le Donbass. Les villes de Debaltseve et Marioupol ont continué à vivre sous les bombes après son entrée en vigueur.

La loi Macron, signe encourageant. Jusqu'à présent, Paris et Berlin s'affrontaient principalement sur la manière de voir les politiques économiques. Une chancelière partisante de la rigueur d'un côté et un président bataillant pour la relance. Mais, pour la Deutsche Welle, le temps d'une France "réticente au changement" semble révolue. Vu d'Allemagne, le débat sur la loi Macron semble enfin marquer un sursaut pour sortir de la crise : Paris s'est rangée du côté de Berlin. Les Allemands étaient mal à l'aise avec leur place d'unique puissance du continent. Sans la France à leurs côtés, l'image d'impérialisme leur colle à la peau.

Mais Bild reste sceptique. Rien ne sert de se réjouir trop vite : "La France est enfoncée trop profondément dans la crise économique, le risque de terroriste islamique trop grand."