Ferguson : Obama annonce des mesures modestes

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avec Géraldine Woessner
Le président américain entend équiper 50.000 policiers de caméras embarquées.

La tâche est difficile. Après le drame de Ferguson, cette ville du Missouri où Michael Brown, un adolescent noir, a été abattu par un policier pendant l’été, le président américain Barack Obama espère rétablir la confiance entre la communauté noire et les forces de l’ordre. Mais ses propositions, calibrées pour ne heurter personne, demeurent plutôt modestes. Et déçoivent ceux qui se mobilisent depuis plusieurs jours, comme Sandra, interrogée par Europe 1 à New York. Elle attendait "du président qu'il choisisse son camp, dit-elle, qu'il lance de vraies réformes, pas qu'il se cache derrière les lois". 

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Des caméras pour les policiers. Pour tenter de rétablir la confiance, Barack Obama veut équiper 50.000 policiers à travers le pays de caméras embarquées. Ces petits appareils peuvent être accrochés au col ou à la chemise de l’uniforme, ou encore sur des lunettes. L’idée n’est pas nouvelle : de tels dispositifs sont déjà utilisés dans plusieurs villes des Etats-Unis, comme à Laurel, dans le Maryland. Les caméras embarquées sont aussi à l’essai à New York et à Washington, où les images enregistrées et non utilisées pour des enquêtes doivent être détruites au bout de 90 jours. Pour co-financer la mise en place du dispositif partout dans le pays, le président américain est prêt à débourser 75 millions de dollars. Mais il en faudrait beaucoup plus pour pouvoir équiper les 700.000 policiers en activité aux Etats-Unis.

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La question des équipements militaires. La mort de Michael Brown a aussi mis en lumière un phénomène très critiqué : le transfert d’équipements militaires aux forces de police locales. Barack Obama a simplement indiqué que les policiers seraient mieux formés à utiliser ces véhicules blindés et armes de guerre. Mais pas question de mettre fin à cette politique mise en place après les attentats du 11-Septembre : ces transferts "demeurent appréciés politiquement au Congrès et dans les municipalités", note le New York Times.

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Pas de statistiques. Pas question non plus de forcer les services à recenser le nombre de civils tués chaque année par la police. Au pays des statistiques ethniques, cela peut surprendre, mais il n’existe aucune base de données officielle compilant le nombre de personnes tuées par la police aux Etats-Unis. D’après des chercheurs et des journalistes indépendants, ce nombre serait pourtant supérieur à 1.000 par an, souligne le Washington Post.