Euro : la question du boycott divise

La ville de Kharkiv, où est emprisonnée l'opposante Ioulia Timochenko, est l'un des quatres villes d'Ukraine qui accueillera la compétition.
La ville de Kharkiv, où est emprisonnée l'opposante Ioulia Timochenko, est l'un des quatres villes d'Ukraine qui accueillera la compétition. © Reuters
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Frédéric Frangeul , modifié à
Plusieurs dirigeants n'iront pas en Ukraine pour protester contre le sort réservé à Timochenko.

Le coup d’envoi de l’Euro 2012 sera donné vendredi à Varsovie. Mais la compétition, organisée conjointement par la Pologne et l’Ukraine, vire au casse-tête diplomatique pour les responsables politiques des nations engagées. Au cœur de la polémique, la détention de l'opposante et ex-Première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, incarcérée à Karkhiv, une des quatre villes à accueillir la compétition en Ukraine. Europe1.fr fait le point sur les positions adoptées par les différents pays.

Ceux qui boycottent. Début mai, l’Autriche avait la première franchi le pas en faisant savoir qu’aucun membre de son gouvernement n’assisterait aux rencontres en Ukraine en soutien à Ioulia Timochenko

Quelques semaines plus, la ministre française de la Jeunesse et des Sports Valérie Fourneyron annonçait à son tour qu'"aucun membre du gouvernement ne sera aux matches en Ukraine", où l'équipe de France jouera ses trois matches du groupe D de l'Euro-2012, au regard "de la détention" de l'opposante ukrainienne Ioulia Timochenko.

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Une position également partagée outre-Manche : aucun membre du gouvernement britannique ne garnira les tribunes des stades ukrainiens, en raison de préoccupations concernant "l'Etat de droit" dans ce pays. Au moins pour les matches de poule. "Nous gardons à l'étude la possibilité d'assister aux phases suivantes du tournoi", a toutefois indiqué le ministère des affaires étrangères britanniques.

Ceux qui rejettent le boycott. A la tête d’un pays longtemps frère de l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine s'est dit vendredi dernier opposé à un boycott politique de l'Euro-2012. "Je ne pense pas qu'il faille boycotter des événements sportifs pour des raisons politiques", a-t-il justifié le 1er juin dernier lors d'une conférence de presse commune avec le président français François Hollande à Paris.

Ceux qui ne se prononcent pas. De son côté, l'Allemagne joue la prudence. La chancelière allemande Angela Merkel rendra visite à l'équipe nationale en Pologne, mais elle n'a pas dit si elle irait assister aux matches en Ukraine. En mai dernier, Dirk Niebel, son ministre du Développement, avait pour sa part annoncé qu'il boycotterait l'Euro en Ukraine en raison de la situation des droits de l'Homme dans le pays.

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Quant à l’institution qui organise la compétition, elle a décidé de botter en touche au sujet de cette question. "L'UEFA ne fait pas de politique", a rappelé mercredi Michel Platini, président de l'instance européenne. "Concernant l'UEFA, vous reconnaîtrez notre neutralité, on ne fera jamais de politique politicienne, de politique religieuse, de politique raciale, nous sommes une association qui n'est pas politique, qui s'occupe du développement du foot. Mon rôle de président de l'UEFA est d'organiser la compétition", a détaillé Platini.

Ce qu’en dit l’Ukraine. Le 20 mai dernier, le Président ukrainien Viktor Ianoukovitch estimé que tout boycott serait "l'affaire personnelle" des responsables qui la prendraient, soulignant que son pays ne se laisserait pas "humilier".