Entrée triomphale des militaires français en Centrafrique

L'accueil des Centrafricains aux renforts terrestres français.
L'accueil des Centrafricains aux renforts terrestres français. © Xavier Yvon/ EUROPE1
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AW et Xavier Yvon envoyé spécial d'Europe1 en Centrafrique , modifié à
Les renforts français ont été accueillis par des Centrafricains en liesse, samedi.

Après le feu vert donné par le Conseil de sécurité de l'ONU à une intervention de la France en Centrafrique pour y rétablir la sécurité, une colonne de l'armée française, premiers renforts terrestres de l'opération "Sangaris", a fait samedi une entrée triomphale dans le pays. Dans la journée, l'Union africaine a décidé de porter à 6.000 hommes sa force multinationale d'interposition. François Hollande, qui a envoyé 1.600 soldats français en Centrafrique, estime qu'à la suite de cette intervention, il sera difficile de maintenir l'actuel président centrafricain.

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Envoyé spécial d'Europe1 en Centrafrique, Xavier Yvon était l'un des rares journalistes aux côtés des renforts militaires français lors de leur entrée, samedi, dans la ville de Bouar, centre névralgique dans l'ouest du pays. Voici son reportage :

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© Xavier Yvon/EUROPE1

Les militaires français fusil au poing. La frontière a pris la forme d'une simple barrière rouge et blanche, levée au passage du convoi de blindés français. La centaine de véhicules a pénétré en Centrafrique sans s'arrêter. A bord : des militaires français immédiatement en position de combat, fusil au poing, debout, à moitié sortis de leur blindé.

"Libérez nous, libérez-nous !" Dans la brume, nous avons découvert les premiers villages de Centrafrique : des maisons en briques rouges au milieu d'une végétation foisonnante déclinant toutes les gammes de vert et les Centrafricains au bord de la route, regardant d'abord un peu incrédules la colonne de blindés, des femmes en boubou coloré avec d'énormes baluchons sur la tête et puis soudain, un homme qui se met à courir les bras levés en criant : "Libérez nous, libérez-nous !"

Foule en liesse. A l'entrée d'un village, une première manifestation de joie : une petite foule alignée sur le côté applaudit, crie, agite joyeusement les mains. Quelques mètres plus loin à la sortie de ce même village, autre ambiance : des hommes portant la calotte musulmane ont l'air plus circonspect au passage des blindés.

Aucune résistance. Pour l'instant, pas de traces de guerre... à part les quelques hommes en armes et en treillis que nous avons croisés. A mesure que nous avançons en territoire centrafricain, les réactions sont de plus en plus marquées et il y a de plus en plus de monde sur le bord de la route. "Nous somme contents de vous voir", crie un homme, un autre explique : "nous voulons la paix, il y a trop de souffrance". On voit des pouces levés, des "V" de la victoire et des sourires sur les visages. Les militaires, eux, ont les traits tendus, aux aguets… même s'ils n'ont, pour l'instant, rencontré aucune résistance.