Des nonnes cobayes d’une étude sur la démence sénile
Sur les 104 religieuses présentant des signes de démence, soit un quart du groupe, 92 avaient un faible niveau d'études.
Un groupe de religieuses au cœur d’une étude scientifique. Près de 400 nonnes de l’Ordre des Soeurs scholastiques des pauvres de Bavière, en Allemagne, ont été désignées pour tenter d’établir le lien entre le niveau d'éducation pendant la jeunesse et la démence sénile, a révélé mercredi un responsable de l’enquête.
Agées en moyenne de 78 ans, ces cobayes inhabituels ont vécu ensemble pendant des décennies dans le même couvent, avec les mêmes conditions de vie au quotidien. Avec ce groupe homogène, "on éliminait donc toute interférence extérieur susceptible de fausser les résultats", explique le psychologue Jorst Bickel, qui a mené l'étude.
Résultat : sur les 104 religieuses présentant des signes de démence, soit un quart du groupe, 92 avaient un faible niveau d'études. D’où la conclusion des chercheurs, moins on est éduqué étant jeune, plus on a de chance de perdre la tête en vieillissant. Par ailleurs, les sœurs qui se sont vu confier des responsabilités sont moins atteintes par la sénilité.
Le responsable de l'étude a félicité et remercié les religieuses pour leur coopération. Quant à la Soeur Erharda Bauer, l'une des responsables des "cobayes", elle a expliqué que les nonnes avaient voulu "aider la science, et donc l'Homme".