Daimler traque les terroristes dans ses rangs

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et Hélène Kohl, correspondante à Berlin
A LA CHASSE - Tous les trois mois, le constructeur allemand va comparer la liste de ses employés aux listes des terroristes présumés.

Daimler passe ses salariés au crible. Le magazine allemand Der Spiegel révèle que le numéro 2 allemand de l’automobile scrute les terroristes qui pourraient se cacher parmi ses employés.

Daimler utilise des listings publics. Depuis près d’un mois, l’entreprise vérifie un par un si ses salariés figurent sur les listes de terroristes internationaux. Pour cela, elle utilise des informations tout à fait publiques. Depuis le 11-Septembre, les Etats-Unis et l’Union européenne tiennent des listings des personnes suspectées d’aider ou d’avoir aidé des organisations terroristes. Tout un chacun y a accès, grâce à une simple entrée dans un moteur de recherches.

La procédure a été validée par les représentants du personnel de l'entreprise et Daimler explique que cette vérification est en réalité prévue depuis longtemps par les lois anti-terroristes. Mais son application en pleine montée du djihadisme occidental pose des questions, auxquelles le groupe ne répond pas pour l’instant.

Licencié sans préavis. En attendant, Daimler compare les noms publiés avec les dossiers des ressources humaines et entend répéter cette opération tous les trois mois et archiver les listings européen et américain pendant six ans. Cette décision concerne tout le groupe, y compris ses succursales à l’étranger, soit 280.000 personnes au total qui fabriquent Mercedes ou encore Mitsubishi.

Le constructeur allemand va aussi disséquer les dossiers de ses aspirants salariés, en étudiant les personnes qui postulent pour Daimler. Seuls les cadres supérieurs échapperont à ce fichage. Une faveur dont se défend l’entreprise qui affirme que les cadres sont soumis à une procédure qui n’est pas la même, mais n’en est pas moins similaire.

S’il s’avère qu’un salarié est suspect, il sera licencié sans préavis et ni indemnités et ce même s’il n’a jamais été condamné par la justice. Daimler s’autorise aussi à prévenir, "si nécessaire", "les autorités compétentes".