Copenhague, 15 jours pour sauver le climat

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les représentants des 192 pays se retrouvent lundi à Copenhague. Objectif : jeter les bases d'un accord qui succédera à celui de Kyoto.

Copenhague accueille à partir de lundi et pour deux semaines les représentants de 192 pays pour trouver un accord de lutte contre le réchauffement de la planète, avec la présence d'une centaine de chefs d'Etat dont Barack Obama en clôture du sommet. L'événement est sans précédent par son ampleur et ses enjeux : 34.000 personnes - délégués, ONG, médias - se sont enregistrées auprès des organisateurs. Mais seules 15.000 pourront accéder au centre de conférence pour des raisons de sécurité.

Limiter la hausse des températures à +2°C, est l'objectif visé à Copenhague. Les pays industrialisés et les grands pays émergents vont devoir se mettre d'accord sur leurs engagements respectifs et sur les mécanismes pour les faire respecter. Ils devront également assurer les pays les plus vulnérables au chaos climatique de leur soutien financier, et ce dès l'an prochain.

Mais cet objectif paraît déjà fort peu réaliste au vu des engagements des principaux acteurs de la négociation. Une étude publiée samedi par l'ONG scientifique allemande Climate Analytics, affirme qu'en l'état des négociations, la trajectoire s'oriente sur +3,5°C d'ici la fin du siècle. Le prix à payer se traduirait alors par l'effondrement des productions céréalières, des extinctions massives d'espèces, la montée des océans et la migration forcée de centaines de millions de personnes, chassées de chez elles par les inondations, les sécheresses et les pénuries.

Pour l'éviter, l'accord de Copenhague doit opter pour une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre liées à la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) - et les diviser par deux d'ici 2050 par rapport à 1990, selon les scientifiques du GIEC, le panel d'experts mandatés par l'ONU.

"Je suis très optimiste pour Copenhague. Nous aurons un accord et je crois qu'il sera signé par tous les pays membres de l'ONU, ce qui serait historique", a déclaré à la veille de l'ouverture du sommet le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un entretien au quotidien danois Berlingske Tidende.

Au matin de l'ouverture du sommet, l'heure est à l'optimisme, confirme Emmanuel Renard, l'envoyé spécial d'Europe 1 à Copenhague :

 

 

Pour faire pression sur les délégués, des milliers d'ONG sont déjà sur le pied de guerre dans la capitale danoise : leurs experts au Bella Center, siège de la conférence, et leurs militants prêts à conduire quelques actions spectaculaires pour garder l'attention du monde sur Copenhague. Le bateau de Greenpeace, l'Arctic Sunrise, s'est ancré dimanche face au Parlement danois avec une bannière: "Our climate, our future, your decision".

Un forum alternatif de près de 10.000 participants se tiendra près de la gare centrale, où les victimes actuelles du changement climatique, au Bangladesh, Nigeria ou Groenland, témoigneront de leurs vies déjà déréglées par la hausse de 0,8°C enregistrée en un siècle.

Pour la police danoise aussi, l'événement s'annonce historique : plus de la moitié - au moins 6.000 - de ses effectifs sont déjà mobilisés et pourraient être augmentés à 85%.

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