Carburants : l'Allemagne raille la France

François Hollande et Angela Merkel.
François Hollande et Angela Merkel. © REUTERS
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Alcyone Wemaere, avec agences , modifié à
Outre-Rhin, médias et gouvernement tirent à boulets rouges sur la baisse des prix pilotée par Paris. 

"Nous ne croyons pas qu'une diminution des taxes peut faire baisser durablement les prix des carburants". C'est sans détour que le porte-parole du gouvernement allemand a critiqué, mercredi, l'annonce de Pierre Moscovici, la veille, de baisser les prix à la pompe en France de 6 centimes - 3 centimes à la charge de l'Etat et 3 pour les pétroliers.

Le gouvernement allemand estime que la baisse des prix décidée en France aura seulement un impact "à très court terme". Pour Berlin, le problème des prix des carburants "relève d'une question de concurrence", a expliqué le porte-parole. "Faire baisser le prix des carburants ne fait pas partie du rôle du gouvernement", avait-il même déclaré lundi.  la France est le 5ème pays le moins cher pour le gazole et le 10ème pour l'essence".

La presse dénonce une mesure "discutable" et "injuste"

La presse allemande n'était pas en reste mercredi pour critiquer l'initiative du gouvernement socialiste français.

"On ne veut faire de peine à personne - seulement aux riches - et on vise à faire les gros titres avec des mesures isolées", dénonçait ainsi le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung.

"Pas besoin d'être voyant pour deviner que Hollande va échouer avec cette tactique. Elle est non seulement hautement discutable sur le plan écologique et économique, mais aussi injuste socialement, car les automobilistes sont aidés, mais pas les usagers de transports en commun", raillait, de son côté, dans un édito le Süddeutsche Zeitung.

Les Allemands, eux, ne seraient pas contre

Que pensent les Allemands de la décision française ? Un litre de gazole ou de sans plomb 95 coûtent environ 10 centimes plus cher outre-Rhin et d'après un sondage publié dans l'édition dominicale du quotidien Bild, 78% d'Allemands souhaiteraient une baisse au moins temporaire des taxes s'ils étaient confrontés, comme les Français, à des prix records à la pompe. De quoi faire réfléchir Angela Merkel alors que se profilent l'année prochaines des législatives décisives.