Benoît XVI défend le bilan de Pie XII

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Selon le pape, le Vatican a aidé les Juifs "de façon cachée et discrète" pendant la Shoah.

Benoît XVI a défendu l’attitude de son prédécesseur Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale lors de sa première visite dimanche à la synagogue de Rome, affirmant qu'il avait œuvré de manière discrète, en coulisse, en faveur des juifs persécutés par les nazis.

Benoît XVI a affirmé que le Vatican a aidé les Juifs de façon "souvent cachée et discrète" durant la seconde guerre mondiale. "Même le Siège apostolique a mené une action de secours, souvent cachée et discrète", a-t-il déclaré, défendant ainsi la position de Pie XII. Le pape avait pourtant suscité la polémique au sein de la communauté juive, en raison de sa décision de faire progresser le processus de béatification de Pie XII, gelé depuis des décennies.

Le président de la communauté juive de Rome a interpellé Benoit XVI au cours de cette visite, estimant que Pie XII, pape de 1939 à 1958, aurait dû dénoncer l'Holocauste. "Le silence de Pie XII face à la Shoah continue de faire mal car quelque chose aurait dû être fait", a déclaré Riccardo Pacifici. "Cela n'aurait peut-être pas arrêté les trains de la mort mais cela aurait constitué un signe, un mot d'extrême réconfort, de solidarité humaine, pour ceux de nos frères transportés vers les fours d'Auschwitz", a-t-il ajouté.

Benoît XVI a reçu un meilleur accueil lorsqu’il a déclaré : "En ce lieu, comment ne pas se souvenir des Juifs romains qui furent emportés de leurs maisons, devant ces murs et furent tués à Auschwitz? Comment est-il possible d'oublier leurs visages, leurs noms, les larmes, le désespoir des hommes, des femmes et des enfants?".

La visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome est la première depuis celle historique de Jean-Paul II en 1986. Cette visite vise à rapprocher les communautés catholiques et juives, le pape ayant affirmé lors de son adresse dominicale aux pèlerins et touristes massés place Saint-Pierre : "C'est une nouvelle étape sur le chemin de la concorde et de l'amitié entre catholiques et juifs". Il a ensuite ajouté que respect et dialogue n'empêchaient pas "problèmes et difficultés". Ses déclarations sur le bilan de Pie XII pourrait faire subsister encore quelques difficultés.