Bangui : scènes de liesse après le départ de Djotodia

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Charles Carrasco, Anne-Julie Contenay et Gwendoline Debono, envoyée spéciale en Centrafrique, avec AFP , modifié à
L'ESSENTIEL - Pressé par ses pairs africains, le président par intérim centrafricain a quitté ses fonctions.

L'INFO. Ses heures étaient déjà comptées. Le président centrafricain Michel Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale qui l'y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire. Son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, avec qui Michel Djotodia entretenait des relations notoirement mauvaises contribuant à paralyser toute action publique face aux tueries à grande échelle, a également démissionné. La nouvelle a été accueillie par des scènes de liesse à Bangui.

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"Une sortie de paralysie". Les dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), réunis au sommet depuis jeudi à l'initiative du chef de l'Etat tchadien Idriss Déby Itno, "ont pris acte de la démission" du président et du Premier ministre centrafricains, selon le communiqué final du sommet lu en séance plénière. Le sommet "prend acte de la démission du chef de l'Etat de la transition et du Premier ministre et se félicite de cette décision hautement patriotique pour une sortie du pays de la paralysie", indique le texte. 

Des manifestations à Bangui. Dès l'annonce de la démission, des tirs en l'air ont éclaté dans la capitale qui s'est rapidement vidée, rapporte l'envoyé spécial d'Europe 1 en Centrafrique. Signe de la tension qui montait, plusieurs milliers d'habitants ont manifesté vendredi matin contre le retour de Michel Djotodia, aux cris de "Djotodia démission". Les manifestants étaient massés aux abords du quartier de Boy-Rabe, non loin de l'aéroport, sous la surveillance de soldats français et de la force africaine (Misca). A l'annonce de la démission du président, des habitants de Bangui ont laissé éclater leur joie, chantant ou criant : "c'est fini, c'est fini".

Quelles conséquences ? Après ce départ du gouvernement, il y a deux inconnus. Que vont faire les troupes rebelles de la Séléka qui ont porté Djotodia au pouvoir ? Et que vont faire les milices chrétiennes maintenant qu'elles ont obtenu ce qu'elles veulent. Chacun espère que les armes resteront aux pieds mais il y a une inquiétude perceptible que de nouvelles violences éclatent. Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a souhaité un remplacement "dans les plus brefs délais".

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