Assange, Snowden : pourquoi l’Equateur ?

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Le positionnement anti-américain de ce petit pays d’Amérique du sud séduit les "lanceurs d’alertes".

 L’INFO. Après le fondateur de Wikileaks, Julian Assange qui s’est réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, c’est au tour d’Edward Snowden, l’informaticien à l’origine des révélations sur la surveillance d’internet aux Etats-Unis, de se tourner vers Quito. L'ex-consultant de la CIA a fait une demande d’asile politique auprès de l’Equateur. Mais pourquoi choisir ce pays ?

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Un traité d’extradition flou. Cet intérêt prononcé de ceux que les Américains appellent les "lanceurs d’alerte" pour l’Equateur pourrait provenir des accords passés entre Washington et Quito. L’Equateur et les Etats-Unis ont signé en 1972 un traité d’extradition, en vigueur depuis 1973.

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Ce traité stipule qu’une personne recherchée "pour des raisons politiques" échappe aux conditions d’extradition entre les deux pays. Or, comme certains sénateurs américains se sont empressés de qualifier Edward Snowden de "traitre", l’Equateur pourrait considérer qu’il est un réfugié politique demandant l’asile, parce que poursuivi pour ses opinions politiques, souligne le site d’information américain, Slate.com.

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Plus proche du "chavisme" que des Etats-Unis. Autre raison qui pourrait expliquer l’attrait de Julian Assange et Edward Snowden pour l’Equateur, le positionnement du président équatorien face aux Etats-Unis. Elu en 2006, Rafael Correa est connu pour sa politique souverainiste et d’intégration régionale.  Il est opposé à la dollarisation et au Traité de libre-échange (TLC) avec les États-Unis. Il était également très ami avec Hugo Chavez, l’ancien président vénézuélien mort l’an dernier.  

Julian Assange et Edward Snowden ne risquent donc pas, a priori, d’être pris en traitres par l’Equateur. "Lorsqu'il est question des droits de l'homme, l'Equateur ne négocie pas", avait proclamé le 22 août 2012, le président équatorien Rafael Correa, après que l’Equateur avait accordé l’asile politique au fondateur de Wikileaks. On ne sait pas pour le moment s’il en sera de même pour Edward Snowden.