A New York, un billet d’avion pour se débarrasser des SDF

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une famille de SDF a même été envoyée en France, à Granville, en Normandie, selon le New York Times.

Un billet sans retour pour la destination de leur choix à travers le monde. A première vue, l'offre est alléchante. Mais ne vous y trompez pas : les cinq cent cinquante familles new-yorkaises qui se sont vues offrir ce "cadeau" par la municipalité étaient toutes sans abris, et la ville de New York voulait simplement se débarrasser d'elles, comme l’a révélé le New York Times, dans son édition du 29 juillet.

La Floride, l'Afrique du Sud, ou même Granville, en France : peu importe la distance ou le coût du voyage, le seul objectif de la ville est d’envoyer les sans-domicile fixe le plus loin possible de New York. Seule garantie réclamée par la municipalité, avant de signer le chèque pour le vol sans retour : qu’un proche de la personne sans-domicile se soit déclarée "d’accord" pour l’accueillir.

"Ailleurs, c’est peut-être plus facile pour eux", justifie le maire de la ville, Michael Bloomberg. Ses services consacrent, chaque année, 500.000 dollars (350.000 euros) à ce programme.

traduction intégrale : "Est-ce que l’on est en train de transférer le problème ailleurs ? Je ne sais pas. Peut-être trouvent-ils un nouvel emploi quand ils arrivent dans un nouvel endroit, peut-être pas. C’est peut-être plus facile pour eux. Ce qui est sûr, c’est que l’on a deux choix : faire ce programme [de billets d’avions], ou payer très cher, chaque jour, pour leur fournir un hébergement."

Michael Bloomberg ne s’en cache pas : son objectif est de faire des économies. La ville de New-York a en effet l’obligation de fournir un abri à toute personne qui se trouve à la rue, pour un coût estimé à 36.000 dollars (environ 25.000€) par famille et par an. A côté de cette "charge" fixe, les billets d’avions ne représentent pas grand-chose : ils coûtent tout au plus 6.000 dollars pour cinq, comme dans le cas de la France.

"Tout ça, c’est du saupoudrage", peste le président d’un groupe d’aide aux sans-domicile fixe, dans les colonnes du New York Times. "Nous ne faisons que passer le problème d’une ville à l’autre. Passer d’un lit dans un centre pour SDF à un lit dans sa famille ne change rien à l’affaire : on est toujours sans-domicile !"